bec-fin
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(19e siècle) Petit passereau insectivore à bec droit, effilé et pointu (notamment en parlant d’espèces européennes).
Pour l’identification des principales espèces associées à ce genre de passereaux au début du 19e siècle, voir la citation ci-dessous.
Comme becfigue mais moins fréquemment, bec-fin a également servi par extension à désigner tous les petits passereaux auxquels on faisait la chasse en automne pour la délicatesse de leur chair.
passériforme.
Origine et histoire
C’est sous la plume de G. Cuvier à la toute fin du 18e siècle qu’on relève la première attestation de l’appellation composée bec-fin servant à désigner un genre (sous-ensemble) de passereaux qu’il décrit comme suit dans son Tableau élémentaire de l’histoire naturelle des animaux (1798) :
XIX. Les Becs-fins. (Motacilla.) On a réuni sous ce nom une multitude de petits oiseaux à bec en forme d’alène, plus grêle et plus foible que celui des alouettes, et dont l’ongle postérieur n’est pas plus alongé [sic] qu’à l’ordinaire. Ils vivent d’insectes ou de vers, et abandonnent presque tous notre pays pendant l’hiver.
Source de la citation : Cuvier, 1798
Comme on le constate chez S. Gérardin de Mirecourt quelques années plus tard (1806), le terme s’applique d’abord à des espèces de la faune européenne, même si on étendra son usage par la suite :
Nous connoissons dans ce genre trente-trois espèces, toutes indigènes de France, soit qu’elles y soient constamment sédentaires, soit qu’elles n’y soient que de passage régulièrement périodique ou seulement accidentel. Ces trente-trois espèces sont : le bec-figue, le rouge-gorge, le gorge-bleue, le rossignol des bois, le rossignol des murailles, le rouge-queue, le traquet, le tarier, le motteux ou cul-blanc ordinaire, le motteux ou cul-blanc roussâtre, la fauvette ordinaire, la variété de la fauvette ordinaire, la fauvette à tête noire, la fauvette babillarde, la fauvette grise ou la grisette, la petite grisette, la fauvette des bois ou la roussette, la passerinette, la petite fauvette à poitrine jaune, la fauvette de roseaux, la petite fauvette rousse, la fauvette d’hiver ou le traîne-buisson, la fauvette tachetée, la fauvette des Alpes, le pit-chou, le roitelet, le troglodite [sic], le grand-pouillot, le petit pouillot ou le chantre, la lavandière, la bergeronnette grise, la bergeronnette-printannière [sic] et la bergeronnette jaune.
Source de la citation : Gérardin de Mirecourt, 1806
En 1815, dans son Manuel d’ornithologie ou Tableau systématique des oiseaux qui se trouvent en Europe, le naturaliste néerlandais C. J. Temminck introduit l’emploi de bec-fin dans la nomenclature même des espèces, l’utilisant comme base générique pour renommer toutes celles qu’il classe dans le genre des becs-fins. C’est ainsi par exemple qu’il présente les passereaux précédemment appelés fauvette à tête noire, rouge-gorge et roitelet sous les nouvelles appellations de bec-fin à tête noire, bec-fin rouge-gorge et bec-fin roitelet. Cet usage sera partiellement repris par quelques naturalistes français, dont R. P. Lesson (1828; 1837), mais il sera progressivement abandonné dans la seconde moitié du 19e siècle, tout comme l’emploi de bec-fin comme élément de classification générale.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi, sous bec (I.A.2).