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bouvreuil

Genre

masculin

Prononciation

[buvʀœj]

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

Passereau d’Eurasie, d’aspect trapu, à grosse tête et à gros bec noir, qui présente un plumage généralement gris et noir, marqué chez certaines espèces de rose ou d’orangé, et qui se nourrit entre autres de bourgeons et de petits fruits.

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Le mot bouvreuil, utilisé sans autre spécification, désigne généralement le bouvreuil pivoine.

Définition (emploi secondaire du mot-entrée).

(Qc/Ca) (18e–mi-20e siècle) Ancien nom donné au durbec des sapins*.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

fringillidé; passériforme.

Origine et histoire

Bouvreuil est le principal nom français du bouvreuil pivoine depuis le milieu du 18e siècle. Il est répertorié dans l’édition de 1743 du Dictionnaire de Trévoux et introduit dans la nomenclature ornithologique en 1760Brisson, Mathurin (1760). Ornithologie ou Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, especes & leurs variétés, tome 3, p. 308-309 (GoogleLivres, 2019/03/17). par le naturaliste M. Brisson. Dans un traité d’ornithologie paru en 1767Salerne, François (1767). L'histoire naturelle, éclaircie dans une de ses parties principales, l'ornithologie,  p. 259 (GoogleLivres, 2019/03/17)., M. Salerne dresse une longue liste des autres noms sous lesquels cet oiseau était connu à l’époque, à Paris et en province :

Le Bouvreuil s’appelle en Provence une Pive; en Berry une Pivane; en Lorraine un Pion ou une Pione; en Picardie Chopart ou Grosse Tête noire; en Saintonge Pinçon d’Auvergne; en Sologne Bœuf ou Pinçon maillé; en Anjou Vrai Bouvreuil; en Basse-Normandie Bouvreux ou Bourgeonnier; ailleurs Siffleur, Flûteur, Groulard, Bouvier, Pinçon rouge, Prêtre; Perroquet de France, Ecossonneux, Ebougeonneur ou Ebougeonneux; selon la nouvelle Maison Rustique, Bouvreur-Ebougeonneux; & selon François Fortin dans les Ruses innocentes, Rossignol Moret; à Paris Pivoine.

Source de la citation : Salerne, 1767

Comme bouvreuil, quatreLe TLFi signale également bouvard en Anjou et bôvreu dans le Morvan. autres appellations associent ce passereau au bœuf (bœuf, bouvier, bouvreux et bouvreur, ce dernier étant attesté dès 1721[Liger, Louis] (1721). La Nouvelle maison rustique ou économie générale de tous les biens de campagne, 3e édition, tome 2 (TLFi; gallica.bnf.fr, 2019/03/17).), vraisemblablement en raison de sa grosse tête et de son aspect trapu. En anglais, semble-t-il pour les mêmes raisonsSource à préciser., on l’appelle bullfinch (littéralement pinson taureau) depuis le 16e siècle. Bouvreuil et les trois autres dérivés cités par Salerne auraient été formés à partir d’un radical issu de bos, bovis, nom du bœuf en latin, en exploitant divers suffixes. Selon le Trésor de la langue française, il est probable que bouvreuil corresponde à la variante contractée de *bouvereuil, un dérivé non attesté qui aurait été formé par l’ajout à ce radical du suffixe -(er)euil (forme renforcée du suffixe -euil). Selon une autre hypothèse étymologique, plausible morphologiquement, bouvreuil serait un dérivé diminutif (en -euil) de bouvier « gardien des bœufs »; le TLF écarte toutefois cette hypothèse en raison du peu de fondement de son explication, qui s’appuie sur le fait que ce passereau, essentiellement granivore, aurait l’habitude de « suiv[re] les bœufs pendant le labour pour manger les vers dans les sillons ».

Dans le contexte nord-américain d’où le bouvreuil pivoine est absent, c’est le durbec des sapins qui a été désigné sous le nom de bouvreuil. Cet emploi, qui a été signalé par F. Salerne dès 1767Salerne, François (1767). L'histoire naturelle, éclaircie dans une de ses parties principales, l'ornithologie, qui traite des oiseaux de terre, de mer et de riviere, tant de nos climats que des pays étrangers, ouvrage traduit du latin du "Synopsis avium" de Ray, p. 272 (GoogleLivres, 2019/12/13). et rappelé par G.-L. Leclerc de Buffon en 1775Buffon, Georges-Louis Leclerc de, et coll. (1775). Histoire naturelle des oiseaux, t. 3, p. 458 (GoogleLivres, 2019/03/17) (voir la citation), était encore connu au Québec au milieu du 20e siècle, selon le naturaliste R. CayouetteMcAtee, Waldo Lee (1957), Folk-Names of Canadian Birds (Coll. National Museum of Canada, Bulletin no 149: Biological Series, nº 51), p. 62 (tlfq.ulaval.ca/fichier, 2019/12/13)..

Taxonomie et nomenclature

Le terme bouvreuil est étroitement associé au genre Pyrrhula qui compte actuellement huit passériformes de la famille des fringillidés (correspondant à sept ou huit espèces distinctes selon les principaux classements taxonomiques actuels).

Dans le passé, bouvreuil a également servi à dénommer d’autres fringillidés, notamment des espèces au plumage teinté de rose. Bon nombre de ces passereaux ont été renommés à partir du générique roselin au milieu du 19e siècle.

Dans des noms composés

Sous-ensemble de noms d’espèces.

Seule espèce largement répandue en Europe et en Asie :

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

bouvreuil pivoine [Pyrrhula pyrrhula] : espèce commune des vergers et des jardins, dont le masque et la calotte noirs contrastent avec le rose des joues et de la poitrine, très foncé chez le mâle. [synonymes anciens : bouvreuil ordinaire, pivoine.]

Remarque complémentaire relative à la sous-entrée.

Pour l’histoire des noms techniques bouvreuil pivoine et bouvreuil ordinaire, voir pivoine.

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • TLFi
  • TLFQ (tlfq.ulaval.ca)
  • FEW bos p. 446b.
  • Robert historique (1992).
  • Cabard et Chauvet (2003), p. 368.
  • Hageman (2000), p. 76.

Base(s) ornithologique(s) de référence

Date de consultation :

  • Avibase
  • HBW Alive
  • Oiseaux.net

Note(s)