crick, crik
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crik (fin 18e–début 19e siècle) : (par opposition à amazone et à papegai, selon la terminologie de Leclerc de Buffon) perroquet d’Amérique tropicale, de taille moyenne et à queue non allongée, dont le plumage à dominante de vert ne présente pas de rouge au pli (fouet) de l’aile.
crick, crick à ventre bleu* [Triclaria malachitacea] : perroquet des forêts côtières du sud-est du Brésil, de taille moyenne, à bec clair et à longue queue arrondie, dont le plumage est d’un vert très vif avec, chez le mâle, une large tache bleue sur le ventre.
psittacidé; psittaciforme.
Origine et histoire
Mot d’origine caraïbe, crik (crick) résulte vraisemblablement d’un emprunt direct à la langue des Galibis ou Kalinas, groupe autochtone présent en Guyane française. Dès 1741, dans l’Essai sur l'histoire naturelle de la France équinoxiale de P. Barrère, crik est mentionné comme l’appellation locale à Cayenne d’un perroquet à dos jaunâtre. Une quarantaine d’années plus tard, dans son Histoire naturelle des oiseaux (1779), G.-L. Leclerc de Buffon décrit lui-même sous ce nom un perroquet commun dans la région de Cayenne, ajoutant que, dans cette région, le mot crik s’applique aussi par extension à des espèces similaires et qu’on connaît déjà cet emploi élargi en France :
le crik. Cinquième espèce. C’est ainsi qu’on appelle cet oiseau à Cayenne, où il est si commun, qu’on a donné son nom à tous les autres criks […].
[…] nous donnerons le nom de Criks, [aux perroquets] qui n’ont pas de rouge sur le fouet de l’aile, mais seulement sur l’aile; c’est aussi le nom que les [autochtones] de la Guyane ont donné à ces perroquets, qui commencent à être connus en France sous ce même nom […].
Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1779
Dans son classement des diverses espèces de perroquets d’Amérique tropicale, Buffon adopte crik comme terme générique désignant un petit sous-ensemble d’espèces distinct par le coloris du plumage et par la taille de deux autres sous-ensembles apparentés qu’il identifie lui-même des noms d’amazone et de papegai.
La distinction établie par Buffon sera reprise par L. P. Vieillot au début du 19e siècle, mais assez rapidement délaissée par la suite, le terme crik étant de façon générale abandonné ou réaffecté à d’autres emplois. Ainsi, dans son Traité d’ornithologie de 1831, R. P. Lesson ne retient le mot que dans l’appellation double « tavouas ou criks » pour désigner un plus large sous-genre de perroquets.
Le terme proposé par Buffon ne se maintient aujourd’hui que dans crick à ventre bleu, une dénomination introduite par L. P. Vieillot en 1817. Vieillot a vraisemblablement adopté la variante graphique crick sous l’influence de l’anglais, cette forme étant déjà en usage depuis quelques années chez les naturalistes britanniques. Cette nouvelle variante va progressivement remplacer la variante initiale crik.
Taxonomie et nomenclature
Dans la nomenclature actuelle, le générique crick est étroitement associé à l’espèce de psittaciforme scientifiquement dénommée Triclaria malachitacea, seule espèce du genre Triclaria (famille des psittacidés).
Au début du 19e siècle, le générique français crick servait à dénommer des espèces classées dans le grand genre Psittacus.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- La Salle de L'Etang, Simon-Philibert (1763). Dictionnaire galibi (GoogleLivres, 2024/01/16).
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- Birds of the World
- eBird
- Oiseaux.net