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fourmilier

Genre

masculin

Prononciation

[fuʀmilje]

Graphie

Aussi écrit fourmillier.

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

(sens large) Passereau insectivore des forêts d’Amérique tropicale, de taille petite à moyenne et d’aspect souvent trapu, à bec fort (parfois crochu à la pointe), à ailes courtes, à queue de longueur très variable et à pattes puissantes, qui se nourrit généralement au sol ou près du sol et dont le plumage, à dominante de gris, de noir, de brun ou de roux, est souvent piqueté de blanc sur les ailes.

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Dans la nomenclature technique actuelle, les oiseaux de ce type général sont répartis dans deux familles voisines et sont généralement dénommés à partir de termes génériques plus restreints :

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus restreint.

(Famille des thamnophilidés) alapi, batara, grisin, myrmidon, palicour.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus restreint.

(Famille des formicariidés) tétéma.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

thamnophilidé, formicariidé; passériforme.

Définition (emploi principal du mot-entrée).

(sens étroit) Passereau de ce type, généralement à plumage brun roux, marqué de noir à la tête, et avec les yeux cerclés d’une zone de peau nue blanche, rougeâtre ou bleutée, qui a l’habitude de suivre les essaims de fourmis légionnaires pour capturer les insectes et autres arthropodes dérangés par leur déplacement.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

thamnophilidé; passériforme.

Origine et histoire

Dérivé de fourmi, par l’intermédiaire du radical de fourmilière et avec modification formelle du suffixe, le terme fourmilier est attesté en français depuis le milieu du 18e siècle (Condamine, 1745)Condamine, Charles Marie de la (1745). Relation abrégée d'un voyage fait dans l'intérieur de l'Amérique méridionale depuis la côte de la mer du Sud jusqu'aux côtes du Brésil et de la Guiane, en descendant la rivière des Amazones, lue à l'assemblée publique de l'Académie des sciences de Paris, le 28 avril 1745, p. 167 (GoogleLivres, 2025/04/03). où il a d’abord servi à désigner des mammifères d’Amérique du Sud se nourrissant entre autres de fourmis. Quelques décennies plus tardBuffon, Georges-Louis Leclerc de, et coll. (1778). Histoire naturelle des oiseaux, tome 4, p. 462 et suivantes (GoogleLivres, 2025/04/03)., le terme a été repris par G.‑L. Leclerc de Buffon et appliqué par extension à des oiseaux de Guyane dont on pensait alors que les fourmis constituaient également la base de leur alimentation :

Il y a cent fois plus de fourmilières dans les terres désertes de la Guyane que dans aucune contrée de notre continent; & comme il est dans l'ordre de la Nature que les unes de ses productions servent à la subsistance des autres, on trouve dans ce même climat des quadrupèdes & des oiseaux qui semblent être faits exprès pour se nourrir de fourmis. Nous avons donné l’histoire du tamanoir, du tamandua, & des autres fourmiliers quadrupèdes, nous allons donner ici celle des oiseaux fourmiliers qui ne nous étaient pas connus avant que M. de ManoncourCharles-Nicolas Sonnini de Manoncour, naturaliste français ayant séjourné en Guyane. les eût apportés pour le Cabinet du Roi. 

Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1778

Il a rapidement été établi par la suite que les fourmiliers de Buffon avaient un régime alimentaire plus varié, mais comme plusieurs d’entre eux avaient l’habitude de chasser au sol en suivant le déplacement des colonies de fourmis légionnaires, son appellation a été conservée comme étiquette collective et étendue à un large ensemble d’espèces insectivores similaires d’Amérique tropicale (principalement rattachées de nos jours à la famille des thamnophilidés).

Depuis le dernier quart du 20e siècle, la nomenclature technique de ce large ensemble a été profondément revue et fourmilier a développé un second emploi plus circonscrit. À la suggestion de l’ornithologue belge P. Devillers (1978)Devillers, Pierre (1978). « Projet de nomenclature française des oiseaux du monde », dans Le Gerfaut/De Gievalk, no 68, p. 238 : « "Fourmilier" peut être réservé à Pithys et genres associés […], escorteurs des armées de fourmis, dont Willis […] a étudié les mœurs et suggéré la parenté. ». Voir également : Ouellet, Henri, Michel Gosselin et Jean-Pierre Artigau (1990). Nomenclature française des oiseaux d’Amérique du Nord, nos 1086-1089; Commission internationale des noms français des oiseaux (1993). Noms français des oiseaux du monde, nos 4840-4846 et 4648-4861., ce terme a été adopté comme générique technique d’un sous-ensemble restreint d’espèces très étroitement associées aux déplacements de fourmis légionnaires.

Taxonomie et nomenclature

Dans la nomenclature actuelle, le générique fourmilier sert à dénommer une vingtaine d’espèces de passériformes de la famille des thamnophilidés classées dans huit genres, dont les genres principaux (trois espèces ou plus) sont Gymnopithys, Hylophylax, Phlegopsis et Rhegmatorhina.

Dans des noms composés

Sous-ensemble de noms d’espèces.

À l’époque de Buffon (fin 18e siècle), le terme fourmilier s’est également appliqué à des espèces actuellement classées dans la famille des grallariidés et celle des conopophagidés, notamment dans les dénominations suivantes :

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

fourmilier à oreilles blanches : synonyme de conopophage à oreilles blanches*.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

roi des fourmiliers : synonyme de grallaire roi*.

Sous-ensemble de noms d’espèces.

Exemples d’emploi comme large générique technique dans la première moitié du 19e siècle :

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

fourmilier tétéma, fourmilier colma : synonymes de Tétéma colma*.

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • TLF

Base(s) ornithologique(s) de référence

Date de consultation :

  • Avibase
  • Birds of the World
  • eBird
  • Oiseaux.net

Note(s)