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guillemot

Genre

masculin

Prononciation

[gijmo]

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

Oiseau marin de taille moyenne, à plumage généralement noir et blanc, voisin du petit pingouin mais à bec pointu et plus allongé, qui niche sur les côtes rocheuses des régions froides et tempérées de l’hémisphère Nord et qui se nourrit principalement de poissons qu’il capture en nageant sous l’eau.

Nom(s) associé(s): synonymes ou quasi-synonymes.

syn. : alque, marmette.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

alcidé; charadriiforme.

Origine et histoire

Guillemot est attesté en français comme nom d’oiseau depuis le milieu du 16e siècle, sous la plume du naturaliste P. Belon du Mans (1553 et 1555)Belon du Mans, Pierre (1553). Les observations de plusieurs singularitez et choses mémorables trouvées en Grèce, Asie, Judée, Égypte, Arabie & autres pays estranges, p. 13a; (1555). L'histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions, & naïfs portraicts retirez du naturel, p. 262 (GoogleLivres, 2018/03/15)., selon qui ce mot désignait alors un type de gibier qu’il identifie lui-même comme un jeune pluvier :

Les paisans qui apportent les Pluviers vendre à la ville, & aussi les chaircuitiers imposent noms particuliers à une esp[ec]e d’iceux, qu’ils nomment Guillemot : comme s’il estoit totalement different au Pluvier. Et de fait ils sont lors d’autre couleur que le Pluvier : car le Guillemot est jeune Pluvier, qui n’a encores mué. Aussi est il de plus petite corpulence, ayant semblablement le bec noir, rond, court, & ainsi poinctu que le Pluvier, & n’a que trois doigts es pieds.

Source de la citation : Belon du Mans, 1555

Ce n’est qu’au milieu du 18e siècle, à l’initiative du naturaliste M. Brisson (1760)Brisson, Mathurin (1760). Ornithologie ou Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, especes & leurs variétés, tome 6, p. 69-73 (GoogleLivres, 2018/03/15)., que guillemot sera introduit dans la nomenclature ornithologique française comme nom générique de quelques oiseaux de mer de la famille des alcidés classés dans le genre Uria. Cet usage avait-il déjà cours dans les régions côtières du nord de la France? Il ne le précise pas; mais, s’appuyant sur le témoignage de naturalistes britanniques du 17e siècle (W. Charleton, F. Willughby et J. Ray), Brisson signale l’emploi dans certaines régions d’Angleterre de guillemot, guillem et guillamDeux sources françaises de la seconde moitié du 19e siècle signalent également l’emploi de guillame comme nom picard du guillemot : Marcotte, F. (1860). Les animaux vertébrés de l’arrondissement d’Abbeville, p. 148; Jouancoux, Jean-Baptiste et Eugène Devauchelle (1890). Études pour servir à un glossaire étymologique du patois picard, deuxième partie, p. 46 (GoogleLivres, 2018/03/15). pour désigner ce type d’oiseaux. On ne peut donc écarter ici la possibilité d’une influence de ces auteurs sur le choix de Brisson.

Le mot guillemot est à l’origine un diminutif du nom propre Guillaume qui, dès le moyen français, avait développé le sens figuré de « sot ». Les naturalistes français F. Salerne (1767)Salerne, François (1767). L'histoire naturelle, éclaircie dans une de ses parties principales, l'ornithologie, p. 365-366 (archive.org, 2018/03/15). et G.-L. Leclerc de Buffon (1783)Buffon, Georges-Louis Leclerc de, et coll. (1783). Histoire naturelle des oiseaux, tome 9, p. 350 et suivantes (GoogleLivres, 2018/03/15). semblent reconnaître aux Anglais l’attribution première de l’appellation guillemot à un oiseau niais qui se laisse leurrer :

cet oiseau est très-peu défiant, il se laisse approcher & prendre avec une grande facilité, & c’est de cette apparence de stupidité que vient l’étymologie angloise de son nom guillemot.

Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1783

Il est toutefois permis de penser que l’emploi français signalé par Belon du Mans au 16e siècle reposait déjà sur une même « apparence de stupidité ».

Taxonomie et nomenclature

Dans la nomenclature technique actuelle, le générique guillemot sert à désigner une douzaine d’espèces de la famille des alcidés, classées dans les genres Brachyramphus, Cepphus, Synthliboramphus et Uria.

Dans la nomenclature en usage au Québec et au Canada au cours de la seconde moitié du 20e siècle, l’adoption des génériques marmette (pour le genre Uria) et alque (pour les genres Brachyramphus et Synthliboramphus) est venu restreindre l’emploi de guillemot, alors réservé aux seules espèces du genre Cepphus.

Dans des noms composés

Sous-ensemble de noms d’espèces.

Espèces largement répandues sur les côtes de l’Atlantique Nord :

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

guillemot à miroir* [Cepphus grylle] : espèce à plumage estival noir et marqué aux ailes d’une large tache blanche. [syn. : guillemot noir, pigeon (de mer).]

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

guillemot de Brünnich* [Uria lomvia] : espèce noire à dessous blanc, marqué au bec d’une ligne blanche.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

guillemot de Troïl : (dans la nomenclature européenne) synonyme de guillemot marmette*.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

guillemot marmette* [Uria aalge] : espèce brun noirâtre à dessous blanc, souvent marqué d’un cercle oculaire complété d’un trait portant vers l’arrière. [syn. : guillemot de Troïl, marmette commune, marmette de Troïl.]

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

guillemot noir : synonyme de guillemot à miroir*.

Remarque complémentaire relative à la sous-entrée.

Cette appellation s’est maintenue dans la nomenclature technique en usage au Québec et au Canada jusque dans les années 1980Voir : Société zoologique de Québec, Comité permanent de Nomenclature française des Vertébrés du Canada (1983). Noms français des oiseaux du Canada et des États-Unis continentaux, p. 58..

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • TLFi
  • FEW 4 Guillaume, p. 306a.
  • Cabard et Chauvet (2003), p. 200.
  • Donovan et Ouellet (1993).

Base(s) ornithologique(s) de référence

Date de consultation :

  • Avibase
  • Birds of the World
  • Oiseaux.net

Note(s)