martinet
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(14e–16e siècle) martinet, (16e–18e siècle) martinet-pêcheur : anciens noms du martin-pêcheur.
martinet : Oiseau insectivore et grégaire rappelant l’hirondelle, de taille relativement petite, à plumage sombre (souvent brun noirâtre et marqué de blanc), à ailes longues, étroites et pointues (en forme de faucille) et à très petites pattes, remarquable par la rapidité et l’habileté de son vol ainsi que par ses cris stridents, qui ne se pose que pour dormir et pour nicher, généralement contre des parois verticales ou abruptes.
En l’absence de précision, le mot martinet désigne généralement le Martinet noir en Europe et le Martinet ramoneur dans l’est de l’Amérique du Nord.
La distinction établie aujourd’hui entre les oiseaux de type martinet (famille des apodidés) et ceux de type hirondelle (famille des hirundinidés) n’a commencé à se mettre en place qu’à partir de la seconde moitié du 18e siècle. À époque ancienne, le mot martinet a aussi été appliqué à des espèces désignées aujourd’hui sous le nom d’hirondelle.
syn. anciens ou régionaux : (de martinet ou de martinet noir)moutardier; arbalète, arbalétier, arbalétrier.
salangane.
apodidé; apodiforme.
Origine et histoire
Selon le Trésor de la langue française, martinet dérive du prénom masculin Martin par ajout du suffixe diminutif -et. On ne connaît toutefois pas la motivation de cette dérivation.
Comme nom d’oiseau, martinet est attesté depuis le 14e siècle (1375 environ), mais d’abord au sens de « martin-pêcheur ». Ce n’est qu’à partir du milieu du 16e siècle, lorsque s’installe l’usage du nom composé martinet(-)pêcheur, que l’appellation simple martinet devient plus directement associée à des oiseaux présentant un profil d’hirondelle. Dans son traité d’ornithologie de 1555, P. Belon du Mans fait état du double usage de cette appellation à son époque :
Nous n’avons oyseau de couleur plus exquise que le Martinet, auquel donnons le surnom de pescheur, à la difference de l’espece d’Hirondelle, qui est semblablement surnommée Martinet, & qui fait pareillement son nid au bord de l’eau, comme le Martinet pescheur.
Source de la citation : Belon du Mans, 1555
Le second emploi de martinet est attesté dès 1538 dans le Dictionarium latinogallicum de R. Estienne qui mentionne ce mot comme équivalent français de deux mots latins, Apus et Cypsellus, auxquels il donne la même définition : « Avis ex hirundinum genere (oiseau du genre de l’hirondelle) ». Le martinet était alors considéré comme une espèce d’hirondelle, et il faudra attendre le début du 19e siècle pour qu’il soit clairement reconnu comme un type d’oiseau distinct.
L’oiseau décrit par Belon du Mans en 1555 sous le nom simple de martinet semble correspondre, d’après sa taille et son coloris, à l’Hirondelle de fenêtre (Delichon urbica). Le Martinet noir est par ailleurs présenté en 1555 sous le nom de « grande Hirondelle » et en 1557 sous celui de « grand Martinet ».
Taxonomie et nomenclature
Dans la nomenclature actuelle, le générique martinet sert à dénommer plus de soixante-dix espèces de la famille des apodidés, classées dans une quinzaine de genres distincts dont les principaux sont Apus, Chaetura et Cypseloides.
Dans des noms composés
Principales espèces présentes en Europe et au Canada :
martinet à ventre blanc* [Tachymarptis melba (précédemment Apus melba)] : grande espèce eurasienne à queue fourchue et à ventre blanc.
martinet noir* [Apus apus] : espèce commune d’Eurasie et d’Afrique, à plumage très sombre, à queue longue et fourchue.
martinet pâle* [Apus pallidus] : espèce voisine du Martinet noir, à plumage brunâtre, présente dans le bassin méditerranéen.
martinet ramoneur* [Chaetura pelagica] : seule espèce présente dans l’est de l’Amérique du Nord, à queue courte au bout presque droit, qui utilise les grandes cheminées comme sites de nidification et dortoirs communs. [syn. : (fin 19e siècle–début 20e siècle, dans la nomenclature nord-américaine) : martinet des cheminées.]
Par extension, pour désigner des espèces voisines :
martinet arboricole : (seconde moitié du 20e siècle) synonyme d’hémiprocné.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi, sous martinet1.
- FEW 6/1 Martinus, p. 385b.
- Cabard et Chauvet (2003), p. 233.
- Donovan et Ouellet (1993).
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- Birds of the World
- eBird
- Oiseaux.net