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pétrel

Genre

masculin

Prononciation

[petʀɛl]

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

Oiseau de haute mer principalement répandu dans l’hémisphère Sud, plus ou moins de la taille d’un pigeon, à manteau sombre (brun, gris ou noir) et à bec crochu (mandibule supérieure) surmonté de narines tubulaires, qui est pourvu d’ailes longues et étroites (faisant de lui un excellent voilier), qui peut se déplacer très près de la surface de l’eau et qui ne se pose généralement à terre qu’en période de reproduction.

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Jusqu’au 20e siècle, pétrel a également servi à dénommer d’autres espèces étroitement apparentées (voir la section taxonomique).

Nom(s) associé(s): synonymes ou quasi-synonymes.

syn.: (20e siècle, dans la nomenclature nord-américaine) diablotin.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

procellariidé; procellariiforme.

Origine et histoire

Emprunté à l’anglais au 18e siècle, pétrel est une appellation dont l’origine demeure incertaine.

Comme terme technique, pétrel a été introduit dans la nomenclature aviaire française en 1760 par le naturaliste M. BrissonBrisson, Mathurin (1760). Ornithologie ou Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, especes & leurs variétés, tome 6, p. 140 (GoogleLivres, 2021/03/31).. Mais le mot petrel est attesté dès 1705Voyage de Guillaume Dampier aux Terres australes, à la Nouvelle Hollande, &c. fait en 1699, 1705, p. 79-80 (gallica.bnf.fr, 2021/03/31). Dans l’édition française de 1705, petrel est écrit sans accent comme en anglais; mais dans celle de 1723, le mot est écrit pétrel. dans la traduction française d’un récit de voyage du navigateur et corsaire anglais W. Dampier, parue en 1703Dampier, William (1703). A Voyage to New Holland, &c. in the Year 1699, tome 3, p. 97 (biodiversitylibrary.org, 2021/03/31). (texte qui fournit par ailleurs la première occurrence de ce mot en anglais et semble faire référence à l’océanite, appelé storm petrel en anglais actuel) :

Le Petrel ne difére point de l’Hirondelle, mais il est plus petit & il a la queuë plus courte. Il est noir par tout, excepté sur le croupion, où il a une tache blanche. Il frise l’eau en volant de même que l’hirondelle. […] Ils voltigent même sous la Poupe, s’il y a tempête; & à mesure qu’ils suivent la trace d’un Vaisseau, ils se mouillent les piez à diférentes reprises : de sorte qu’on diroit à les voir qu’ils marchent plutôt qu’ils ne volent, & que par allusion à S. Pierre, qui marcha sur le Lac de Gennesaret, nos Matelots leur ont donné le nom de Petrels. »

Source de la citation : Dampier, 1705 (traduction du texte original anglais de 1703)

Dampier fournit également la première explication de l’origine du mot anglais. Selon lui, petrel dériverait du prénom de l’apôtre Pierre (Petrus en latin, Peter en anglais) et ferait allusion à une scène de l’évangile selon Mathieu, les voltiges basses du pétrel pendant la tempête ressemblant à une marche sur les eaux. La même explication sera reprise par les principaux naturalistes anglais de la première moitié du 18e siècle, soit E. Albin (1738)Albin, Eleazar (1738). A Natural History of Birds, tome 3, p. 87 (biodiversitylibrary.org, 2021/03/31). qui utilise la forme petrel ou W. Edwards (1747)Edwards, George (1747). A Natural History of Birds, deuxième partie, no 90 (biodiversitylibrary.org, 2021/03/31). qui emploie plutôt la forme peteril, ainsi que par le naturaliste français G.-L. Leclerc de Buffon (1783)Buffon, Georges-Louis Leclerc de, et coll. (1783). Histoire naturelle des oiseaux, tome 9, p. 299 (GoogleLivres, 2021/03/31)..

Cette explication est mise en doute dans le Trésor de la langue française en raison de l’occurrence antérieure de la forme pitteral relevée dans le même emploi dès 1676 dans le journal de bord d’un autre capitaine anglais. Petrel pourrait aussi résulter d’une altération (par étymologie populaire) de cette forme plus ancienne d’origine obscureSelon L. G. Donovan et H. Ouellet (1993), cette forme découle « sans doute de l’anglais pitter-patter "qui marche avec légèreté", puisque ces oiseaux donnent l’impression de marcher sur l’eau »..

Taxonomie et nomenclature

Dans la nomenclature actuelle, le générique pétrel sert à désigner une quarantaine d’espèces de la famille des procellariidés classées dans le genre Pterodroma (genre principal) et dans quelques genres voisins (Aphrodroma, Bulweria, Macronectes, Pagodroma, Pseudobulweria et Thalassoica).

Jusqu’au 20e siècle, pétrel a régulièrement été utilisé comme générique de base pour dénommer des espèces étroitement apparentées de l’ordre des procellariiformes, notamment celles appelées aujourd’hui damier, fulmar ou océanite (voir ci-dessous). Dans la nomenclature nord-américaine de la seconde moitié du 20e siècle, le générique pétrel servait exclusivement à dénommer les espèces du type océanite (voir sous diablotin).

De la fin du 18siècle au milieu du 19e siècle, quelques auteurs ont également eu recours au générique composé pétrel-puffin pour décrire les puffins (voir l’article puffin).

Dans des noms composés

Sous-ensemble de noms d’espèces.

Noms techniques désignant des espèces de types apparentés, récemment tombés en désuétude :

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

pétrel cul-blanc : synonyme d’océanite culblanc*.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

pétrel damier : synonyme de damier du Cap*.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

pétrel fulmar : synonyme de fulmar boréal*.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

pétrel océanite : synonyme d’océanite de Wilson*.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

pétrel plongeur* : synonyme de puffinure plongeur.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

pétrel tempête, (19e siècle) pétrel de tempête : synonyme d’océanite tempête*.

Remarque complémentaire relative à la sous-entrée.

On donne aussi par extension le nom de pétrel(-)tempête à l’ensemble des océanitesVoir notamment : Pujoulx, J. B. (1803). Promenades au jardin des plantes, à la ménagerie et dans les galeries du museum d’histoire naturelle, troisième édition, tome 2, p. 287 (GoogleLivres, 2021/11/27); Bost, C.-A., C. et D. Guinet, B. Lequette et H. Weimerkirch (2003). Sous les quarantièmes rugissants. Un sanctuaire sauvage, p. 117 : «  À la différence des vrais pétrels et albatros, les pétrels tempête sont de petits oiseaux au plumage sombre, à l’aspect frêle, de la taille d’une hirondelle. » (GoogleLivres, 2021/11/27).,probablement sous l’influence de l’anglais storm petrel.

Note(s)