fauvette
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(sens large) Passereau chanteur très actif des régions tropicales et tempérées, souvent de petite taille, à tête relativement grande avec le bec généralement droit et effilé, et de coloris plutôt discret (avec dominante de brun, de fauve, de gris ou de vert olive), qui fréquente les milieux forestiers, broussailleux ou herbeux, où il se nourrit d’insectes (principalement) et de petits fruits.
Dans cet emploi, l’appellation fauvette fait référence à un type général d’insectivore et peut désigner une large diversité d’espèces d’Eurasie et d’Afrique (parfois appelées fauvettes de l’Ancien Monde), dont la majorité sont toutefois dénommées dans la nomenclature technique actuelle à partir de termes plus précis.
(types représentés en Europe) bouscarle, cisticole, contrefaisant, effarvatte, hypolaïs, locustelle, lusciniole, phragmite, rousserolle.
(types non représentés en Europe) amphilaïs, apalis, bathmocerque, cama, camaroptère, chloropète, couturière, droméocerque, dromoïque, éminie, érémomèle, éroesse, fulvetta, jaunerolle, liopare, lioptile, malia, mégalure, moupinie, myzorne, nésille, noircap, paradoxornis, parisome, parophasme, phyllolaïs, poliolaïs, prinia, rhopophile, robsonie, spiloptile, tésie.
Dans ce même emploi générique, fauvette a déjà servi également à désigner un large éventail de petits insectivores du continent américain (les fauvettes du Nouveau Monde) qu’on a déjà pensé étroitement apparentés aux fauvettes d’Eurasie. Même si, depuis la fin du 20e siècle, ces espèces américaines ont été reclassées et techniquement renommées parulines, l’appellation traditionnelle de fauvette conserve une certaine vitalité au Québec et au Canada français comme nom usuel.
paruline, sylvette.
Au 18e siècle, les fauvettes étaient associées au type général du becfigue, et au 19e siècle, à celui du bec-fin.
(sens étroit) Petit passereau chanteur d’Eurasie et d’Afrique, très commun autour du bassin méditerranéen, qui est à la base de ce type général, qui présente un plumage teinté de gris, de brun ou de roux, dont l’œil est cerclé de roux chez plusieurs espèces et dont la queue relativement longue est souvent bordée de blanc.
Dans cet emploi, fauvette désigne plus spécifiquement les espèces des genres Sylvia et Curruca.
passerinette, pitchou.
sylviidé; passériforme.
Origine et histoire
On relève la première attestation de fauvette au début du 13e siècle (1223, fauvete) dans les Miracles de Nostre Dame du moine bénédictin et trouvère G. de Coincy. Cette appellation, qui fait allusion à la couleur du plumage, dérive, par l’ajout du suffixe diminutif -ette, de l’adjectif fauve signifiant « d’un brun clair tirant sur le roux ». Comme il existe en France un bon nombre de petits insectivores à plumage brunâtre teinté de roux, il est probable que ce nom ait pu dès le départ être appliqué à diverses espèces européennes dont certaines seulement conservent aujourd’hui le nom de fauvette. Encore au 19e siècle, l’accenteur alpin était connu comme la fauvette des Alpes.
Au 18e et surtout au 19e siècle, les naturalistes ont eu largement recours au générique fauvette pour dénommer un large éventail de nouvelles espèces africaines, asiatiques ou américaines qui pouvaient être associées aux fauvettes d’Europe par leur aspect (petite taille, bec droit et effilé notamment) et par leur comportement. La plupart de ces espèces ont été renommées depuis à partir d’un autre générique.
Taxonomie et nomenclature
Depuis le 18e siècle, le générique fauvette est étroitement associé au genre Sylvia qui a connu de multiples réaménagements au cours des siècles, ou au genre Curruca qui a été exploité par intermittence.
Dans la nomenclature actuelle, ce générique français sert principalement à dénommer une trentaine d’espèces de passériformes de la famille des sylviidés qui, selon les classements, sont soit entièrement rattachées au genre Sylvia, soit réparties dans les genres Sylvia et Curruca.
Dans des noms composés
(sens étroit) Principales espèces de sylviidés des genres Sylvia et Curruca présentes en Europe :
fauvette à tête noire [Sylvia atricapilla].
fauvette babillarde [Sylvia curruca ou Curruca curruca].
fauvette des jardins [Sylvia borin].
fauvette grisette [Sylvia communis ou Curruca communis].
fauvette mélanocéphale [Sylvia melanocephala ou Curruca melanocephala] :
fauvette passerinette [Sylvia cantilans ou Curruca cantilans] : [voir : passerinette.]
fauvette pitchou* [Sylvia undata ou Curruca undata] : [voir : pitchou.] [syn. : (début du 19e siècle) fauvette de Provence.]
(sens large ─ Ancien Monde) Espèces, sous-groupes d’espèces anciennement classées dans la famille des sylviidés et ayant déjà porté le nom de fauvette, mais actuellement dénommées à partir d’un autre générique technique :
fauvette des Alpes : (18e–19e siècles) synonyme ancien d’accenteur alpin*.
fauvette aquatique : nom donné aux espèces qui fréquentent les milieux à végétation aquatique (cisticoles, locustelles, rousserolles, phragmites, etc.).
fauvette(-)couturière : synonyme de couturière.
fauvette(-)crombec : synonyme de crombec.
fauvette de(s) haie(s), fauvette d’hiver : (18e–19e siècles) synonymes anciens d’accenteur mouchet*.
fauvette des marais : (19e–mi-20e siècles) nom donné à des espèces qui fréquentent les milieux à végétation aquatique et notamment au phragmite.
fauvette des roseaux : (18e–mi-20e siècles) nom donné à des espèces qui fréquentent les milieux à végétation aquatique et notamment à la rousserolle.
On donnait notamment le nom grande fauvette des roseaux à la rousserolle turdoïde*, et celui de petite fauvette des roseaux à la rousserolle effarvatte*.
fauvette(-)forestière : synonyme d’apalis.
fauvette lusciniole : synonyme de lusciniole à moustaches*.
fauvette polyglotte : (19e–mi-20e siècle, en contexte européen) synonyme d’hypolaïs polyglotte*.
Au 20e siècle, en contexte nord-américain, ce nom servait plutôt à désigner l’ictérie polyglotte* (voir ci-dessous).
fauvette(-)roitelet : (20e siècle) synonyme de prinia.
(sens large ─ Nouveau Monde) Pour des exemples d’emploi de fauvette servant à dénommer des parulines américaines, voir l’article paruline. Autre emploi :
fauvette polyglotte (20e siècle), fauvette à poitrine jaune (19e siècle) : synonymes d’ictérie polyglotte*.
Au 19e et 20e siècles, en contexte européen, le nom de fauvette polyglotte désignait plutôt l’hypolaïs polyglotte*.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi
- FEW 15/2 *falwa-, p. 106b-107a.
- Robert historique (1992).
- Cabard et Chauvet (2003), p. 307.
- Hageman (2000), p. 93-97.
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- Birds of the World
- IOC World bird List (11.1)
- Oiseaux.net