alouette de mer
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Nom servant à désigner les bécasseaux et les petits échassiers de rivage similaires (chevaliers, pluviers, etc.).
Cette appellation est souvent utilisée comme un vaste générique, mais elle peut également servir à ne désigner qu’un sous-groupe d’espèces limicoles.
Au Québec et en Acadie, c’est plus généralement le mot simple alouette qui est utilisé avec cette valeur générique (voir ce mot).
scolopacidé; charadriiforme.
Origine et histoire
On relève la première attestation et première explication du composé alouette de mer dans le traité d’ornithologie de P. Belon du Mans publié en 1555 :
De l’Alouëtte de mer. Chap. XXIIII. Les Françoys voy[an]ts un petit oysillon vivre le long des eaux, & principalement es lieux marescageux pres la mer, & estre de la corpulence d’une Alouëtte, au moins quelque peu plus gr[an]det, n’ont sceu luy trouver appellation plus propre, que de le nommer Alouëtte de mer, & le voyant voler en l’aer, on le trouve de mesme couleur, sin[on] qu’il est plus blanc par dessous le ventre, & plus brun dessus le dos qu’une Alouëtte.
Source de la citation : Belon du mans, 1555
Si les naturalistes du 18e siècle (M. Brisson, 1760; G.-L. Leclerc de Buffon, 1780) incluaient encore à leur nomenclature la dénomination composée alouette de mer, celle-ci a rapidement été remplacée par d’autres noms techniques (maubèche, bécasseau) chez leurs successeurs.
Au milieu du 19e siècle, le naturaliste québécois J. M. LeMoine a partiellement renoué avec cette pratique dans ses essais ornithologiques de 1861 et 1864, en utilisant alouette de mer comme élément générique pour dénommer quelques espèces nord-américaines de bécasseaux. Mais ce réemploi technique n’aura pas de suite.
Comme le signalait LeMoine lui-même en 1861, alouette de mer demeure avant tout une dénomination générique relevant de l’usage non spécialisé :
Les naturalistes français consignent sous le nom de Maubèsches, Cocorlis, Sanderlings, Pelindes, cette nombreuse famille d’échassiers qu’on voit apparaître sur nos côtes et sur la plage du grand fleuve, au printemps et à l’automne, en groupes serrés et tourbillonnants, qui ne savent jamais s’ils veulent s’en aller ou rester, s’élever ou s’abattre : nos campagnards les appellent tous indistinctement, alouettes de mer. On en distingue huit ou neuf espèces; elles nichent toutes ou à peu près, dans le nord du continent.
Source de la citation : LeMoine, 1861
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- FEW 24 alauda, p. 292a.
- Dulong, Gaston et Gaston Bergeron (1980). Le parler populaire du Québec et de ses régions voisines, volume 6, question 1498 « Oiseaux de rivage (terme générique) ».