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alouette de mer

Genre

féminin

Prononciation

[alwɛtdǝmɛʀ], [aluɛtdǝmɛʀ]

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

Nom servant à désigner les bécasseaux et les petits échassiers de rivage similaires (chevaliers, pluviers, etc.).

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Cette appellation est souvent utilisée comme un vaste générique, mais elle peut également servir à ne désigner qu’un sous-groupe d’espèces limicoles.

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Au Québec et en Acadie, c’est plus généralement le mot simple alouette qui est utilisé avec cette valeur générique (voir ce mot).

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

scolopacidé; charadriiforme.

Origine et histoire

On relève la première attestation et première explication du composé alouette de mer dans le traité d’ornithologie de P. Belon du Mans publié en 1555Belon du Mans, Pierre (1555). L'histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions, & naïfs portraicts retirez du naturel, p. 217 (GoogleLivres, 2020/11/17). :

De l’Alouëtte de mer. Chap. XXIIII. Les Françoys voy[an]ts un petit oysillon vivre le long des eaux, & principalement es lieux marescageux pres la mer, & estre de la corpulence d’une Alouëtte, au moins quelque peu plus gr[an]det, n’ont sceu luy trouver appellation plus propre, que de le nommer Alouëtte de mer, & le voyant voler en l’aer, on le trouve de mesme couleur, sin[on] qu’il est plus blanc par dessous le ventre, & plus brun dessus le dos qu’une Alouëtte.

Source de la citation : Belon du mans, 1555

Si les naturalistes du 18e siècle (M. Brisson, 1760Brisson, Mathurin (1760). Ornithologie ou Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, especes & leurs variétés, tome 5, p. 211-222 (GoogleLivres, 2020/11/21).; G.-L. Leclerc de Buffon, 1780Buffon, Georges-Louis Leclerc de, et coll. (1780). Histoire naturelle des oiseaux, tome 7, p. 548 (GoogleLivres, 2020/11/14).) incluaient encore à leur nomenclature la dénomination composée alouette de mer, celle-ci a rapidement été remplacée par d’autres noms techniques (maubèche, bécasseau) chez leurs successeurs.

Au milieu du 19e siècle, le naturaliste québécois J. M. LeMoine a partiellement renoué avec cette pratique dans ses essais ornithologiques de 1861 et 1864LeMoine, James MacPherson (1861). Ornithologie du Canada, première partie, seconde édition, p. 367 et suivantes : « petite alouette de mer », « alouette de mer cendrée » (GoogleLivres, 2020/11/21); (1864). Tableau synoptique de l'ornithologie du Canada, p. 18 « alouette de mer aux longues pattes » (biodiversitylibrary.org, 2020/11/21)., en utilisant alouette de mer comme élément générique pour dénommer quelques espèces nord-américaines de bécasseaux. Mais ce réemploi technique n’aura pas de suite.

Comme le signalait LeMoine lui-même en 1861, alouette de mer demeure avant tout une dénomination générique relevant de l’usage non spécialisé :

Les naturalistes français consignent sous le nom de Maubèsches, Cocorlis, Sanderlings, Pelindes, cette nombreuse famille d’échassiers qu’on voit apparaître sur nos côtes et sur la plage du grand fleuve, au printemps et à l’automne, en groupes serrés et tourbillonnants, qui ne savent jamais s’ils veulent s’en aller ou rester, s’élever ou s’abattre : nos campagnards les appellent tous indistinctement, alouettes de mer. On en distingue huit ou neuf espèces; elles nichent toutes ou à peu près, dans le nord du continent.

Source de la citation : LeMoine, 1861

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • FEW 24 alauda, p. 292a.
  • Dulong, Gaston et Gaston Bergeron (1980). Le parler populaire du Québec et de ses régions voisines, volume 6, question 1498 « Oiseaux de rivage (terme générique) ».

Note(s)