arlequin
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arlequin, arlequin plongeur* : petit canard plongeur des côtes arctiques et des rivières nordiques, à bec court, à queue effilée et à plumage sombre marqué de taches blanches, dont le mâle, en plumage nuptial, présente un agencement très contrasté de zones blanches, gris bleuté et marron.
On a aussi désigné ce canard sous d’autres appellations : canard arlequin, garrot arlequin, garrot histrion.
Origine et histoire
Par allusion au costume bigarré d’Arlequin, figure bien connue de la Commedia dell’arte, le mot arlequin a été utilisé dans diverses dénominations d’animaux au coloris varié ou disparate, dont des noms d’oiseaux.
Au début du 19e siècle, on relève sous la plume de G. Cuvier l’emploi d’arlequin comme élément spécifique de canard arlequin, dénomination calquée de l’anglais Harlequin duck (déjà en usage depuis au moins la seconde moitié du 18e siècle).
L’emploi d’arlequin comme élément générique dans arlequin plongeur date de la fin du 20e siècle : proposé par l’ornithologue suisse P. Géroudet à la fin des années 1980 (voir la citation), il a été adopté par la Commission internationale des noms français des oiseaux au début de la décennie suivante.
Chez ce canard plongeur, le mâle revêt une livrée nuptiale curieusement bariolée, comme un habit d'ancien pitre. De là le latin Histrionicus, le bouffon, et le français "arlequin", également personnage de comédie. Grâce aux incidences de la priorité en nomenclature, le nom scientifique a redoublé : Histrionicus histrionicus, — c'est incurable, hélas! [/] Unique en son genre, l'espèce n'est marginalement européenne que par sa population d'Islande; sa répartition serait plutôt américaine (néarctique), mais elle déborde sur l'Extrême-Orient asiatique. De ce fait, elle n'a pas d'appellation populaire en France. Pour lui donner un nom français en deux parties, on a choisi jusqu'ici de placer l'arlequin en épithète : "Canard arlequin" ou plus récemment "Garrot arlequin". Aucune de ces expressions ne me donne satisfaction. [/] Le générique "canard" paraît ici fort quelconque. D'une part, nous l'employons pour les canards de surface (Colvert, Siffleur, Chipeau, Pilet, Souchet...) ; d'autre part, nos canards plongeurs ont tous reçu des noms particuliers (Nette, Fuligule, Eider, Harelde, Macreuse, Garrot, Harle...). En 1935, la commission pour l'unification des noms français d'oiseaux a proposé "Garrot arlequin", un pis-aller : notre oiseau n'est vraiment pas un Garrot! Intermédiaire entre les garrots et les macreuses, il se rapproche de ces dernières par son plumage de base féminin ou juvénile. On ne saurait pourtant opter pour "Macreuse arlequine" et encore moins pour "Fuligule arlequin". Faut-il inventer un générique convenable ? Nous l'avons déjà sous la main : il suffit de promouvoir le second terme, quitte à lui octroyer un adjectif approprié, ce qui donnerait par exemple "Arlequin plongeur". [/] Ma proposition va même plus loin : réhabiliter l'ancienne orthographe conservée par les Anglais, soit Harlequin plongeur. Archaïsme sans doute, mais de bon aloi et qui rehausserait l'originalité de ce canard en mettant fin au dilemme.
Source de la citation : Géroudet, 1987
Taxonomie et nomenclature
Comme terme générique, arlequin ne s’applique qu’à l’espèce scientifiquement dénommée Histrionicus histrionicus, la seule du genre Histrionicus (famille des anatidés). Cette espèce avait précédemment été dénommée à partir des génériques canard et garrot (voir la citation).
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi
- FEW 16 *Herle-king, p. 201.
- Robert historique.
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- Birds of the World
- Oiseaux.net