Aller directement au contenu

bruant

Genre

masculin

Prononciation

[bʀyɑ̃]

Variante

(fin 16e–début 20e siècle) bréant (voir ci-dessous).

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

Passereau se nourrissant au sol, de graines ou d’insectes selon les milieux et les saisons, qui rappelle le moineau par sa taille, son bec court et conique, son dos souvent brunâtre et strié, et sa poitrine plus claire, mais dont la queue est plus longue et dont il existe diverses espèces au coloris varié, le plumage de plusieurs espèces eurasiennes étant largement marqué de jaune.

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Dans un sens plus général, le mot bruant peut également inclure les espèces américaines dénommées junco et tohi.

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Au 20e siècle, bruant a aussi servi à dénommer les espèces portant aujourd’hui le nom de plectrophane.

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Au Québec et au Canada français, les bruants américains sont encore connus sous le nom usuel de pinson (voir ci-dessous).

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

embérizidé; passerellidé; passériforme.

Origine et histoire

Attesté dès le 14e siècle sous la forme bruyan(t), et depuis le milieu du 16e siècle sous sa forme actuelle, le mot bruant dérive du verbe bruire qui signifie aujourd’hui « produire un bruit léger, confus », mais qui à époque ancienne pouvait faire référence à la production de divers bruits animaux plus marqués (meuglement, bêlement, mugissement), ce qui explique le commentaire suivant du naturaliste P. Belon du MansBelon du Mans, Pierre (1555). L'Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions, et naïfs portraits retirez du naturel, p. 366 (GoogleLivres, 2019/02/28). :

Le bruant tient cette appellation Françoyse de son chant : car il semble bruire en chantant. C’est ce qu’Aristote au premier chapitre du neufiesme livre de l’histoire des animaux, a entendu, quand il dit, qu’il contrefait le hanissement d’un cheval : comme aussi fait bruit en volant.

Source de la citation : Belon du Mans, 1555

C’est sous la plume de cet auteur (1553 et 1555)Belon du Mans, Pierre (1553). Les observations de plusieurs singularitez et choses mémorables trouvées en Grèce, Asie, Judée, Égypte, Arabie et autres pays estranges, feuillet 13 (Gallica.bnf.fr, 2020/04/16). qu’on relève les premières attestations de bruant, forme que reprendront systématiquement tous les naturalistes français suivants.

De la fin du 18e siècle jusqu’au début du 20e siècle, les dictionnaires français font également mention de la variante bréant, qui est attestée depuis le milieu du 16e siècle (1564). Selon le FEW et le TLFi, il semble s’agir d’une variante dialectale, notamment normande, qui n’est pas sans rappeler formellement et sémantiquement le verbe apparenté braire.

Taxonomie et nomenclature

Traditionnellement associé aux espèces eurasiennes du genre Emberiza, le générique bruant s’est progressivement étendu à un large ensemble d’espèces eurasiennes et américaines fortement similaires qui, dans la seconde moitié du 20e siècle, étaient regroupées dans la même grande famille des embérizidés.

Depuis le début du 21e siècle, on a reconfiguré la famille des embérizidés, qui ne comprend plus que le genre Emberiza (parfois scindé en deux genres : Emberiza et Schoeniclus). Parmi les espèces de cet ancien ensemble qui ont été reclassées dans de nouvelles familles, celles de la famille des passerellidés ont conservé le nom de bruant, alors que celles de la famille des calcariidés portent maintenant le nom de plectrophane.

Dans la nomenclature actuelle, le terme bruant sert à dénommer près d’une centaine d’espèces de passériformes, dont une quarantaine d’espèces eurasiennes de la famille actuelle des embérizidés (genre Emberiza, ou genres Emberiza et Schoeniclus). Il sert également à désigner une cinquantaine d’espèces de la famille américaine des passerellidés distribuées dans une quinzaine de genres (Aimophila, Ammodramus, Amphispiza, Artemisiospiza, Calamospiza, Chondestes, Melospiza, Oriturus, Passerculus, Passerella, Peucaea, Pooecetes, Rhynchospiza, Spizella, Torreornis, Xenospiza, Zonotrichia).

Dans la nomenclature canadienne, ces passerellidés ont été désignés sous le nom de pinson jusqu’au début des années 1980, bruant ne s’étant imposé qu’à partir de 1983Voir notamment : Ouellet, Henri et Michel Gosselin (1983). Les noms français des oiseaux d’Amérique du Nord, p. 31-32..

Dans des noms composés

Sous-ensemble de noms d’espèces.

Noms de représentants de la famille eurasienne des embérizidés, largement répandus en Europe :

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

bruant des roseaux* [Schoeniclus schoeniclus ou Emberiza schoeniclus] : espèce commune des milieux humides et marécageux, largement insectivore, dont le mâle, en plumage nuptial, se reconnaît à sa tête noire bordée d’un collier blanc.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

bruant jaune* [Emberiza citrinella] : espèce voisine du bruant zizi, mais au plumage d’un jaune plus vif chez le mâle, notamment à la tête et au ventre. [syn. : (16e–19e siècle) verdier.]

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

bruant ortolan* [Emberiza hortulana] : espèce des milieux ouverts, dont le mâle, en plumage nuptial, se reconnaît à son ventre roux, sa tête verdâtre et sa gorge jaune, et qui a longtemps été considérée comme un gibier de choix en raison de la délicatesse de sa chair. [voir : ortolan.]

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

bruant proyer* [Emberiza calandra (précédemment Miliaria calandra)] : grande espèce commune des zones agricoles et des lieux herbeux, de teinte brunâtre et à gros bec conique. [voir proyer.]

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

bruant zizi* [Emberiza cirlus], (18e–19e siècle) bruant de haie : espèce à poitrine jaune olivâtre qui fréquente les haies et autres lieux buissonneux, et dont le mâle, en plumage nuptial, est davantage marqué de jaune clair avec la tête rayée de jaune et de noir. [voir zizi.] [syn. : (16e–19e siècle) verdier.]

Sous-ensemble de noms d’espèces.

Noms de représentants de la famille américaine des passerellidés, largement répandus au Canada :

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

bruant à gorge blanche* [Zonotrichia albicollis] : espèce commune des forêts canadiennes, à tête rayée de blanc ou de beige et à gorge blanche, dont le chant, composé de quelques notes lentes et sonores, se démarque clairement de celui des autres bruants. [syn. : frédéric (petit), pinson à gorge blanche.]

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

bruant chanteur* [Melospiza melodia] : espèce nord-américaine, commune en terrain buissonneux, à poitrine claire marquée d’une tache foncée au centre et de stries sur les côtés, qui est connue au Québec comme l’un des premiers oiseaux chanteurs à se faire entendre au printemps. [syn. : pinson chanteur, rossignol.]

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

bruant familier* [Spizella passerina] : espèce commune à dessous gris clair non rayé, dont la tête est coiffée d’une tache rousse bordée sur les côtés de rayures blanches et noires. [syn. : pinson familier.]

Sous-ensemble de noms d’espèces.

Noms d’autres espèces de passereaux en usage au 20e siècle (familles des calcariidés et des cardinalidés) :

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

bruant des neiges : synonyme de plectrophane des neiges*.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

bruant indigo : synonyme de passerin indigo*.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

bruant lapon : synonyme de plectrophane lapon*.

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • TLFi
  • FEW 10 rugire 10, p. 547b.
  • Cabard et Chauvet (2003), p. 376.
  • Donovan et Ouellet (1993).
  • Hageman (2000), p. 78.

Base(s) ornithologique(s) de référence

Date de consultation :

  • Avibase
  • HBW Alive
  • Oiseaux.net

Note(s)