chocard

Comme nom de corvidé montagnard, chocard est attesté depuis le milieu du 16^e siècle.

On en relève les deux premières attestations sous la graphie choquar. En 1555, chez le naturaliste suisse C. Gesner

Gesner, Conrad (1555), Historia animalium, t. 3, p. 509 (d’après le Glossaire des patois de la suisse romande).

 qui associe l’appellation à la région du Valais, il semble s’agir du chocard à bec jaune, alors qu’en 1557, chez le naturaliste français P. Belon du Mans

Belon du Mans, Pierre (1557). Portraits d’oyseaux, animaux, serpens, herbes, arbres, hommes et femmes d’Arabie et Égypte […], feuillet 70r. (alfama.sim.ucm.es, 2019/11/19).

, il est plutôt question du crave à bec rouge, un autre corvidé très étroitement apparenté. Sans doute régnait-il encore, à l’époque, quelque confusion quant à l’identification précise des espèces montagnardes de corvidés.

Cependant, ce n’était plus le cas en 1775 lorsque, dans l’Histoire naturelle des oiseaux

Buffon, Georges-Louis Leclerc de, et coll. (1775). Histoire naturelle des oiseaux, t. 3, p. 76; t. 5, p. 105 (GoogleLivres, 2019/11/26).

, P. Guéneau de Montbeillard a repris le terme choquard (orthographié avec un –d final) comme appellation française synonyme de choucas des Alpes. La distinction établie alors par Montbeillard entre les termes choquard et crave s’est maintenue depuis. Adoptée par G. Cuvier en 1817

Cuvier, Georges (1817). Le règne animal distribué d’après son organisation, tome 1, p. 355 (GoogleLivres, 2019/11/25).

, la graphie chocard va rapidement s’imposer au cours des décennies suivantes.

L’origine de la dénomination demeure obscure. Elle est vraisemblablement apparentée à choucas, nom d’un corvidé similaire qui, selon le FEW, a connu des variantes anciennes en –o– (choca au 16^e siècle; chocas à partir du 17^e siècle) (voir : choucas).