commandeur
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(Fin 18e siècle–20e siècle) commandeur, carouge commandeur, troupiale commandeur : synonymes anciens de carouge à épaulette*.
ictéridé; passériforme.
Origine et histoire
C’est d’abord à P. Guéneau de Montbeillard que le Carouge à épaulettes doit son ancienne appellation de commandeur, introduite dans la nomenclature aviaire en 1775 :
Le Commandeur. […] il doit son nom de Commandeur à la belle marque rouge qu’il a sur la partie antérieure de l’aile, et qui semble avoir quelque rapport avec la marque d’un Ordre de Chevalerie : elle fait ici d’autant plus d’effet qu’elle se trouve comme jetée sur un fond d’un noir brillant & lustré […].
Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1775
Cette appellation n’a pas été créée par Guéneau de Montbeillard , mais plutôt calquée sur le nom (commendadoza ou commendador) que les Espagnols avaient déjà donné à cet oiseau plus d’un siècle auparavant par rapprochement entre la tache rouge des ailes du mâle et l’insigne d’un chevalier commandeur.
Comme le carouge à épaulettes avait été classé parmi les troupiales par M. Brisson en 1760 (sous le nom de troupiale à ailes rouges), F. M. Daudin lui attribuera dès 1800 le nom technique binominal de troupiale commandeur, qui sera repris par la plupart des naturalistes européens du 19 siècle.
Au milieu du siècle, alors que le groupe des troupiales fait l’objet de discussions, le naturaliste français E. Le Maout (1853) adoptera plutôt carouge commandeur. Ce nouveau nom technique, qui n’aura pas de succès en Europe, sera uniquement repris par deux naturalistes québécois de la fin du siècle (Lemoine, 1861; Provancher, 1872).
Au milieu du 20e siècle, le succès d’édition au Québec de Charmants voisins, ouvrage de vulgarisation de C. Mélançon, va contribuer à faire connaître le nom simple de commandeur auprès des amateurs d’ornithologie. Toutefois, cette appellation semble aujourd’hui tombée en désuétude.