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coq de bois

Genre

masculin

Prononciation

[kɔkdǝbwɑ]

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

(16e–début 20e siècle) Synonyme de grand tétras (grand coq de bruyère).

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

En France, aux 18e et 19e siècles, la Huppe fasciée* était entre autres connues sous les noms de coq de bois ou coq des boisVoir notamment : Nouveau dictionnaire d’histoire naturelle appliquée aux arts, an XI/1803, tome 6, p. 154 (coq de bois); Dictionnaire des sciences naturelles, 1818, tome 10, p. 317, sous coq : « Coq de bois. […] C’est encore un des noms vulgaires de la huppe, upupa epops, que l’on nomme aussi coq d’été, coq merdeux, coq puant. »; Rolland, Eugène (1879), Faune populaire de la France, tome 2 Les oiseaux sauvages, p. 101 (coq des bois) (GoogleLivres, 2022/02/06).. En Guyane française, au 18e siècle, le Coq de roche était aussi appelé coq de boisVoir notamment : Buffon, Georges-Louis Leclerc de, et coll. (1778). Histoire naturelle des oiseaux, tome 4, p. 432 « Les François qui habitent l’Amérique, appellent cet oiseau coq de roche, & plus souvent coq de bois; mais le premier nom lui convient mieux, parce qu’il se tient presque toujours dans les fentes des rochers, & même dans des cavernes assez profondes. »; Encyclopédie méthodique. Histoire naturelle des animaux, 1782, tome 1, p. 621 (GoogleLivres, 2022/02/06)..

Nom(s) associé(s): synonymes ou quasi-synonymes.

syn. ancien : faisant bruyant (voir ci-dessous).

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

phasianidé; galliforme.

Origine et histoire

Coq des bois et faisan bruyant semblent être les deux plus anciennes appellations françaises du Grand Tétras. On en relève les premières mentions au milieu du 16e siècle (1553 et 1555)Belon du Mans, Pierre (1553). Les observations de plusieurs singularitez et choses mémorables trouvées en Grèce, Asie, Judée, Égypte, Arabie et autres pays estranges, feuillet 11a (gallica.bnf.fr, 2022/02/05); L'histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions, & naïfs portraicts retirez du naturel, p. 249-250 (GoogleLivres, 2022/02/05). sous la plume du premier naturaliste français P. Belon du Mans qui signale leur origine régionale, coq de bois étant plus clairement associé à la Savoie :

L’oiseau que les Romains nommerent Tetrao, & lequel les Italiens nomment pour le jourd’huy Gallo Cedrone, & en Savoye un coc de bois, est souvent veu par les forest des haultes montaignes de Crete [...].

Source de la citation : Belon du Mans, 1553

Du Coc de bois, ou Faisant bruyant. Chap. XI. Il y a telle distinction entre le masle Coc de bois, & sa Poulle, qu’entre nostre Coc privé, & la Poulle. […] Lon se sçauroit passer les monts en aucune saison de l’hyver, qu’on en puisse bien voir es boutiques des chaircuitiers, ou es hosteleriës des villages de Savoye, ou Auvergne, situëz par les montaignes, ou les habitans les nomment Cocs de bois : & es autres païs, Faisans bruyants […].

Source de la citation :  Belon du Mans, 1555

Comme le montre la deuxième citation, coq de bois est le nom de l’espèce et non pas seulement celui du mâle.

Alors que faisan bruyant va demeurer une appellation régionale, coq de bois, auquel Belon du Mans donne la priorité, va rapidement être adopté comme principal nom français du Grand Tétras. Dans la langue générale et dans le vocabulaire de la chasse, cet emploi de coq de bois ou de grand coq des boisComme le Tétras lyre ne semble pas avoir été appelé petit coq de bois, l’ajout ici de l’adjectif grand résulte vraisemblablement de l’influence du synonyme d’origine technique grand coq de bruyère. est attesté jusqu’au début du 20e siècle, coq de bruyère servant par opposition à désigner le Tétras lyre.

Coq des bois n’a toutefois jamais été intégré à la nomenclature technique élaborée à partir du milieu du 18e siècle, les naturalistes donnant la préférence à coq de bruyère, puis à tétras (voir ces mots).

Il ne semble pas y avoir de lien direct entre l’emploi très ancien de coq de bois pour désigner le Grand Tétras et son emploi relativement plus récent comme nom usuel de la Huppe fasciée en France et du Coq-de-roche orange en Guyane. En revanche, ces deux derniers semblent liés compte tenu des similitudes morphologiques que présentent les deux oiseaux (taille moyenne, couleur orangée et forte huppe hérissée, etc.), similitudes en fonction desquelles les deux espèces ont été classées dans le même genre Upupa par C. von Linné au milieu du 18e siècleLinné, Carl von (1748). Systema naturae, sistens regna tria naturae, in classes et ordines, genera et species, sixième édition, p. 21 (GoogleLivres, 2022/02/07).. C’est vraisemblablement cette huppe dressée en forme de crête qui a originellement motivé le choix de coq comme base de l’appellation.

Par ailleurs, il n’y a probablement pas non plus de lien direct entre l’emploi de coq des bois comme nom du tétras et les attestations anglo-normandes des 13e et 14e siècles de cok des bois et cok du bois qui, vraisemblablement, font plutôt référence à la bécasse, dénommée woodcock en anglais depuis le 11e siècle.

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • FEW 2 kok-, p. 858b.
  • Anglo-norman Dictionary, sous cok1 (anglo-norman.net, 2022/03/31).

Note(s)