coq de bois
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(16e–début 20e siècle) Synonyme de grand tétras (grand coq de bruyère).
En France, aux 18e et 19e siècles, la Huppe fasciée* était entre autres connues sous les noms de coq de bois ou coq des bois. En Guyane française, au 18e siècle, le Coq de roche était aussi appelé coq de bois.
syn. ancien : faisant bruyant (voir ci-dessous).
phasianidé; galliforme.
Origine et histoire
Coq des bois et faisan bruyant semblent être les deux plus anciennes appellations françaises du Grand Tétras. On en relève les premières mentions au milieu du 16e siècle (1553 et 1555) sous la plume du premier naturaliste français P. Belon du Mans qui signale leur origine régionale, coq de bois étant plus clairement associé à la Savoie :
L’oiseau que les Romains nommerent Tetrao, & lequel les Italiens nomment pour le jourd’huy Gallo Cedrone, & en Savoye un coc de bois, est souvent veu par les forest des haultes montaignes de Crete [...].
Source de la citation : Belon du Mans, 1553
Du Coc de bois, ou Faisant bruyant. Chap. XI. Il y a telle distinction entre le masle Coc de bois, & sa Poulle, qu’entre nostre Coc privé, & la Poulle. […] Lon se sçauroit passer les monts en aucune saison de l’hyver, qu’on en puisse bien voir es boutiques des chaircuitiers, ou es hosteleriës des villages de Savoye, ou Auvergne, situëz par les montaignes, ou les habitans les nomment Cocs de bois : & es autres païs, Faisans bruyants […].
Source de la citation : Belon du Mans, 1555
Comme le montre la deuxième citation, coq de bois est le nom de l’espèce et non pas seulement celui du mâle.
Alors que faisan bruyant va demeurer une appellation régionale, coq de bois, auquel Belon du Mans donne la priorité, va rapidement être adopté comme principal nom français du Grand Tétras. Dans la langue générale et dans le vocabulaire de la chasse, cet emploi de coq de bois ou de grand coq des bois est attesté jusqu’au début du 20e siècle, coq de bruyère servant par opposition à désigner le Tétras lyre.
Coq des bois n’a toutefois jamais été intégré à la nomenclature technique élaborée à partir du milieu du 18e siècle, les naturalistes donnant la préférence à coq de bruyère, puis à tétras (voir ces mots).
Il ne semble pas y avoir de lien direct entre l’emploi très ancien de coq de bois pour désigner le Grand Tétras et son emploi relativement plus récent comme nom usuel de la Huppe fasciée en France et du Coq-de-roche orange en Guyane. En revanche, ces deux derniers semblent liés compte tenu des similitudes morphologiques que présentent les deux oiseaux (taille moyenne, couleur orangée et forte huppe hérissée, etc.), similitudes en fonction desquelles les deux espèces ont été classées dans le même genre Upupa par C. von Linné au milieu du 18e siècle. C’est vraisemblablement cette huppe dressée en forme de crête qui a originellement motivé le choix de coq comme base de l’appellation.
Par ailleurs, il n’y a probablement pas non plus de lien direct entre l’emploi de coq des bois comme nom du tétras et les attestations anglo-normandes des 13e et 14e siècles de cok des bois et cok du bois qui, vraisemblablement, font plutôt référence à la bécasse, dénommée woodcock en anglais depuis le 11e siècle.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- FEW 2 kok-, p. 858b.
- Anglo-norman Dictionary, sous cok1 (anglo-norman.net, 2022/03/31).