corbin
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(vieilli) Oiseau de type corbeau.
corbin, corbin de Stresemann*: passereau insectivore des savanes d’Éthiopie, pouvant rappeler le geai ou l’étourneau, à plumage gris clair avec les ailes et la queue noires, et avec le tour de l’œil bleu.
Cette espèce n’est décrite que depuis 1938.
corvidé; passériforme.
Origine et histoire
Issu de l’adjectif latin corvinus « relatif au corbeau », la dénomination corbin est, tout comme corbeau, attesté en français depuis le 12e siècle. Corbin ne s’est pas maintenu dans la langue générale; déjà à la fin du 17e siècle, dans l’un des tout premiers dictionnaires du français, A. Furetière le répertorie comme emploi tombé en désuétude : « corbin est […] un vieux mot qui signifiait autrefois corbeau ». Le mot ne figure dans les dictionnaires actuels que comme élément du nom composé technique bec-de-corbin (désignant une arme ancienne ou un outil à pointe recourbée).
Dans la littérature ornithologique, corbin est attesté depuis le milieu du 16e siècle, mais pas de façon continue et pas toujours avec le même sens. On le relève une première fois en 1555 sous la plume de P. Belon du Mans qui lui donne une valeur générique similaire à celle du terme actuel corvidé.
Au genre Corbin, le Corbeau est le plus grand, & apres luy la Grole, ou Freux, puis la Corneille noire, la Corneille emmantelee, & la Chouquette rouge [= le crave], & puis la noire.
Source de la citation : Belon du Mans, 1555
On recense le même emploi deux siècles plus tard chez le naturaliste F. Salerne (1767), qui consacre un article de son traité aux « oiseaux du genre Corbin », mais pas chez ses contemporains (M. Brisson, 1760), ni chez les naturalistes du siècle suivant (Cuvier, 1817; Lesson, 1831) qui ont de façon générale opté plutôt pour corbeau comme générique.
Après une longue éclipse, le terme corbin est repris au cours des années 1930 par l’ornithologue suisse M. Boubier qui travaille alors à l’établissement d’une nomenclature unifiée des oiseaux d’Europe. D’extension plus restreinte, corbin est réintroduit comme terme générique français associé à un genre latin, Phyrrhocorax, qui ne compte que deux espèces de corvidés. Boubier attribue à ces espèces les noms techniques de corbin chocard et de corbin crave qui, avant la fin du siècle, seront eux-mêmes abandonnés au profit de chocard à bec jaune et de crave à bec rouge. Dans sa liste de 1993, la Commission internationale des noms français des oiseaux ne retiendra l’élément générique corbin que dans le nom technique (corvin de Stresemann) d’une espèce africaine généralement associée aux corvidés.
Taxonomie et nomenclature
Dans la nomenclature actuelle, le générique corbin ne sert à dénommer qu’une seule espèce de passériformes du genre monospécifique Zavattariornis, le corvin de Stresemann [Zavattariornis stresemanni], qu’on classe généralement dans la famille des corvidés.
Pour sa valeur dans le passé, voir ci-dessus.
Dans des noms composés
Dans des noms anciens d’autres corvidés :
corbin chocard : (20e siècle) synonyme de chocard à bec jaune*.
corbin crave : (20e siècle) synonyme de grave à bec rouge*.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- FEW 2 *corvinus, p. 1238a.
- Furetière, Antoire (1690). Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots françois, tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et des arts.
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- HBW Alive
- Oiseaux.net