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coulon

Genre

masculin

Prononciation

[kulɔ̃]

Variante

Aussi écrit coulomb, colomb, colon.

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

archaïque (ancien et moyen français) Ancien nom du pigeon (de type biset ou similaire, sauvage ou domestique).

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Le mot s’est maintenu plus longtemps dans certains parlers régionaux de France, notamment dans les parlers du nord et du nord-estVoir notamment : Rolland, Eugène (1879), Faune populaire de la France, tome 2 « Les oiseaux sauvages », p. 329; (1883), tome 6 « Les oiseaux domestiques et la fauconnerie », p. 122 (gallica.bnf.fr, 2024/03/31)., ainsi qu'en Belgique; il survit comme synonyme de pigeon voyageur dans le milieu des colombophiles (« coulonneux ») de ces régions.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

columbidé; columbiforme.

Origine et histoire

En latin classique, on donnait au pigeon (de type biset ou similaire) le nom féminin de columba, le pigeon mâle étant plus spécifiquement désigné par le nom masculin de columbus. Columbus et columba sont respectivement à l’origine des mots français coulon, attesté à partir du 9e siècle sous diverses variantes formelles, et de colombe, attestée à partir du 12e siècle. En ancien français, c’est le nom masculin coulon qui va devenir le nom usuel du pigeon, avant d’être concurrencé à partir de la fin du 13e siècle par le mot pigeon qui va ultimement le remplacer. Si coulon s’est maintenu très tardivement dans les parlers régionaux, son emploi dans la langue commune ne semble pas s’être prolongé beaucoup au-delà du milieu du 16e siècleOn en relève encore quelques mentions sous la plume du naturaliste P. Belon du Mans en 1555 (Histoire de la nature des oyseaux, p. 132 « coulomb ramiër ») et en 1557 (Portraits d’oyseaux, p. 76 et 78, « coulon »), mais uniquement comme synonyme secondaire de pigeon (gallica.bnf.fr, 2024/03/31)., même si le vieillissement de cet emploi ne sera signalé qu’au début du 18e siècle dans la deuxième édition (1701) du Dictionnaire universel de d’A. Furetière.

Les dictionnaires du 19e siècle répertorient deux appellations d’oiseaux de mer, dites « vulgaires », composées à partir du mot coulon : coulon-chaud comme nom du tourne-pierre, introduit dans la nomenclature aviaire par M. Brisson en 1760Brisson, Mathurin (1760). Ornithologie ou Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, especes & leurs variétés, tome5, p. 132 (GoogleLivres, 2024/04/01). Brisson ne précise pas l’origine de l’appellation., et coulon de mer enregistré à partir de 1823Dictionnaire classique d'histoire naturelle, tome 4, 1823 (biodiversitylibrary.org, 2024/04/01). comme synonyme de mouette. Compte tenu de la désuétude du mot coulon en français à cette époque, il s’agit vraisemblablement d’appellations d’origine régionale. L’emploi de coulon comme mot de base s’explique par une analogie de taille et de forme, tout comme l’emploi aux 17e et 18e siècles de pigeon dans pigeon de mer, pour désigner divers oiseaux de mer. Quant à la motivation du second élément de coulon-chaud, elle demeure obscure.

Dans des noms composés

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

coulon-chaud : (18e–19esiècles) synonyme de tourne-pierre.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

coulon de mer : (19e siècle) synonyme de mouette.

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • FEW 2 columbus, p. 930a.
  • Le Robert (2005). Dictionnaire culturel en langue française, sous coulon.
  • Furetière, Antoine (1701). Dictionnaire universel, seconde édition par Basnage de Bauval, sous coulon.

Note(s)