couturière
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Petit passereau insectivore de l’Asie du Sud-Est, de type fauvette, à plumage vivement coloré (généralement vert dessus, gris clair dessous et marqué de roux à la tête), à ailes courtes et à longue queue étagée (généralement portée dressée), qui se construit un nid suspendu composé de grandes feuilles liées ensemble.
syn. : (20e siècle) fauvette(-)couturière; (mi-19e–mi-20e siècle) orthotome (voir ci-dessous).
fauvette (sens large).
cisticolidé; sylviidé (désuet); passériforme.
Origine et histoire
En 1769, le naturaliste britannique T. Pennant a décrit pour la première fois un oiseau asiatique de type fauvette (la couturière à longue queue) capable d’attacher des feuilles par des fils pour créer un nid suspendu. Les trois premiers noms qu’il a donnés à cette espèce (Motacilla sutoria en latin, sutoria signifiant « du cordonnier, de celui qui coud », Tailor Bird en anglais et Oyseau Tailleur en français) faisaient nettement référence à cette aptitude.
Les naturalistes français du début du 19e siècle qui vont parler de cet oiseau ne reprendront pas comme tel le nom français de Pennant, mais s’en inspireront assez directement. On relève d’abord l’appellation couturier, synonyme de figuier tati, sous la plume de J. J. Virey, en 1800 :
Le couturier ou le figuier tati […] [La Nature] a doué le figuier tati d’un genre d’industrie capable de le mettre à l’abri de l’agression des serpens et des singes, ennemis nés des petits oiseaux. Ce petit animal […] sait placer son nid sur une feuille d’arbre. Il choisit celle qui est à l’extrémité d’une branche, et s’assure de la solidité de son pétiole; ensuite il apporte une autre feuille qu’il a l’adresse de coudre à la première avec les filamens déliés et flexibles du jonc, à l’aide de son bec pointu. Il forme alors une cavité qui ressemble à une hotte.
Source de la citation : Virey, 1800
Puis, en 1817, dans le Nouveau dictionnaire d’histoire naturelle, L. P. Vieillot adopte le binominal fauvette couturière qui va alors s’imposer comme nom spécifique de cette espèce.
Au cours de la première moitié du 20e siècle, le nom de fauvette couturière s’est étendu à d’autres espèces asiatiques étroitement apparentées, devenant un générique composé (comme dans fauvette couturière à longue queue). Ce générique composé va rapidement concurrencer puis remplacer le générique simple orthotome (forme francisée du générique latin Orthotomus)» qui avait cours depuis un siècle dans la nomenclature technique.
À la fin du 20e siècle, la Commission internationale des noms français des oiseaux va délaisser le générique composé fauvette(-)couturière et adopter le générique simple couturière.
Taxonomie et nomenclature
Dans la nomenclature actuelle, le générique couturière sert principalement à désigner une douzaine d’espèces de passériformes de la famille des cisticolidés (précédemment des sylviidés), classées dans le genre Orthotomus.
Dans Oiseaux.net, ce générique sert également à dénommer quatre autres espèces ayant déjà été associées au genre Orthotomus, mais maintenant reclassées dans les genres Artisornis (également de la famille des cisticolidés) et Phyllergates (de la famille voisine des cettidés ou des scotocercidés). Dans Avibase, les espèces du genre Artisonis sont appelées apalis et celles du genre Phyllergates, bouscarle.
Dans des noms composés
Première espèce décrite :
couturière à longue queue* [Orthotomus sutorius] : espèce à dos verdâtre et à calotte rousse (chez le mâle), commune en Inde et au Sri Lanka. [syn. : (19e siècle) couturier, figuier tati; (19e–20e siècles) fauvette couturière, fauvette couturière à longue queue, orthotome à longue queue.]
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi, sous couturier, -ière.
- FEW 2 *consutura, p. 1099a.
- Jobling, J. A. (2019). Key to Scientific Names in Ornithology (www.hbw.com/dictionary/definition/orthotomus et /sutoria, 2020/03/04).
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- Birds of the World
- Oiseaux.net