durbec
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durbec, durbec des sapins* : grand passereau des forêts de conifères de l’hémisphère Nord, de la taille d’un merle mais plus trapu, à gros bec conique noir, à plumage grisâtre, fortement teinté de jaune verdâtre chez la femelle et de rouge rosé chez le mâle, qui se nourrit de graines, de bourgeons et de petits fruits.
Au 19e et au 20e siècle, la plupart des ornithologues québécois et canadiens désignaient ce passereau sous le nom de gros-bec des pins; à partir des années 1980, on l’a aussi appelé durbec des pins.
Au 18e et 19e siècle, cet oiseau a aussi été décrit au Canada comme en France sous le nom de gros-bec du Canada.
durbec à tête rouge : synonyme de roselin à tête rouge*.
fringillidé; passériforme.
Origine et histoire
C’est sous la plume de G.-L. Leclerc de Buffon, en 1775, qu’on relève la première attestation de « dur-bec » employé dans son sens actuel.
L'oiseau du Canada représenté dans les planches enluminées […] sous la dénomination de Gros-bec de Canada, & auquel nous avons donné le nom de Dur-bec, parce qu'il paroît avoir le bec plus dur, plus court & plus fort à proportion que les autres gros-becs; il lui falloit nécessairement un nom particulier, parce que l’espèce est certainement différente, non-seulement de celle du gros-bec d’Europe, mais encore de toutes celles des gros-becs d’Amérique ou des autres climats.
Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1775
À la lecture de son texte, on pourrait penser que cette dénomination composée faisant référence à la dureté singulière du bec de l’oiseau concerné a été créée par Buffon lui-même sur le modèle de gros-bec. Or, il semble plutôt s’agir du réemploi de l’un des noms régionaux du gros-bec casse-noyaux. On relève durbé comme nom languedocien de cet autre oiseau dès 1756, et dur-bec est mentionné comme nom périgourdin en 1767.
Dès la première moitié du 19e siècle, la forme initiale non soudée dur-bec va devenir une variante secondaire au profit de la forme soudée durbec (adoptée notamment par G. Cuvier en 1817) qui va s’imposer dans l’usage.
Taxonomie et nomenclature
Dans la terminologie ornithologique, le générique durbec est traditionnellement associé au genre Pinicola, de la famille des fringillidés. Ce genre ne comporte aujourd’hui qu’une seule espèce de passériforme, scientifiquement dénommée Pinicola enucleator.
Mais, encore récemment, on y rattachait également le roselin à tête rouge (reclassé depuis les années 2010 dans le genre Carpodacus), d’où ses anciens noms latins de Pinicola subhimachalus (d’abord Pinicola subhimachala) et français de durbec à tête rouge.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- FEW 1 beccus, p. 309a.
- Cabard et Chauvet (2003), p. 368.
- Donovan et Ouellet (1993).
- Hageman (2000), p. 87.
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- HBW Alive
- Oiseaux.net