esclave
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esclave, esclave palmiste* [Dulus dominicus] : passereau endémique de l’île d’Hispaniola (Haïti et République dominicaine), à œil rouge, à bec court et épais, à plumage brun verdâtre sur le dessus avec le dessous clair strié de brun, qui se nourrit principalement de fruits et de fleurs, qui vit en bruyantes colonies et qui niche dans de grands nids collectifs généralement construits dans des palmiers royaux.
Cet oiseau a parfois été confondu avec le tangara des palmiers, qui a longtemps été connu sous le nom de palmiste.
syn. : (fin 20e siècle) palmiste esclave; (19e siècle) esclave des palmiers, esclave des palmistes, oiseau palmiste; (18e siècle) tangara de Saint-Domingue.
dulidé; passériforme.
Origine et histoire
Dans son traité d’ornithologie de 1760, M. Brisson donne une première description de ce passereau sous le nom de tangara de Saint-Domingue tout en signalant que, dans cette colonie française (aujourd’hui Haïti), on l’appelait alors esclave. C’est cet autre nom que G. L. Leclerc de Buffon adoptera quelques années plus tard comme terme de référence, cherchant à retrouver la motivation initiale de l’appellation, qu’il ignore :
Nous conserverons à cet oiseau le nom d’Esclave qu’il porte à Saint-Domingue, selon M. Brisson, & nous sommes surpris qu’ayant un nom qui semble tenir à l’état de servitude ou de domesticité, on ne se soit point informé si on le nourrit en cage, & s’il n’est pas d’un naturel doux et familier, que ce nom paroît supposer. Mais ce nom vient peut-être de ce qu’il y a à Saint-Domingue, un gobe-mouche huppé qu’on y nomme le tyran, […] & comme ces oiseaux tyrans sont bien supérieurs en grandeur & en force, on aura donné le nom d’esclave à celui-ci qui se nourrit comme eux d’insectes auxquels ils donnent la chasse.
Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1778
Au début du 19e siècle, alors qu’il opte pour le nom complexe esclave des palmistes (parfois esclave des palmiers), L. P. Vieillot avancera l’explication comportementale suivante qui sera généralement reprise par la suite :
L’esclave des palmistes, Dulus palmarum […]. Le nom d’esclave, que porte, à Saint-Domingue, cet oiseau, vient de la prédilection qu’il a pour le palmiste, où il se tient presque toute l’année; c’est aussi sur cet arbre qu’il construit son nid […].
Source de la citation : Vieillot, 1817
En raison de ce trait de comportement, le même oiseau était également connu à Saint-Domingue sous le nom de palmiste, selon le naturaliste A. Sallé :
Dans la partie espagnole de l’île de Saint-Domingue où j’ai voyagé, l’oiseau que vous appelez l’Esclave des palmiers se nomme Sigua palmera, et les créoles d’origine française l’appellent Palmiste : l’un et l’autre nom tire son origine de l’habitude qu’a cet oiseau de nicher et de coucher en famille dans les palmiers […].
Source de la citation : Sallé, cité par Lafresnaye, 1851
Les noms techniques utilisés depuis la fin du 20e siècle (palmiste esclave en 1990 et esclave palmiste depuis 1993) comportent toujours les mots esclave et palmiste, mais seul le mot esclave demeure exclusivement associé à une espèce précise d’oiseau (voir palmiste).
Taxonomie et nomenclature
Dans la nomenclature actuelle, le terme esclave ne sert à désigner qu’une seule espèce de passériforme, de son nom scientifique Dulus dominicus; c’est l’unique espèce du genre Dulus et de la famille des dulidés.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- FEW 20 *Sloveninu, p. 45b.
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- Birds of the World
- Oiseaux.net