évêque
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Passereau des régions chaudes du continent américain, voisin du cardinal et du passerin, et à gros bec conique comme eux, mais dont le plumage de mâle est entièrement d’un bleu sombre.
À époque ancienne (18e–19e siècle), on a aussi donné ce nom à d’autres passereaux américains au plumage bleuté (guiraca, passerin, tangara principalement).
cardinalidé; passériforme.
Origine et histoire
Évêque est attesté comme nom d’un oiseau nord-américain depuis le milieu du 18e siècle. Tout comme c’est le cas pour le nom de pape, on en relève la première mention en 1758 dans l’Histoire de la Louisiane de l’explorateur naturaliste A. S. Le Page du Pratz, selon lequel cette appellation est motivée par la teinte violacée du plumage pouvant rappeler la couleur du vêtement épiscopal :
L’Evêque est un oiseau plus petit que le Serin; son plumage est bleu tirant sur le violet, & ses ailes qui lui servent de chape, sont tout-à-fait violettes; on voit par là l’origine de son nom.
Source de la citation : Le Page du Pratz, 1758
Deux ans plus tard, le naturaliste M. Brisson décrit sous le nom d’évêque un oiseau bleuté originaire du Brésil qui n’est vraisemblablement pas le même oiseau. En 1778, G.-L. Leclerc de Buffon évite de reprendre ce terme qu’il estime à la fois irrévérencieux et ambigu :
le bluet. […] Cet oiseau a été indiqué dans les planches enluminées sous le nom de l’Évêque de Cayenne, parce que les Nomenclateurs l’avoient ainsi nommé, sans faire attention à l’indécence de la dénomination, & à un inconvénient encore plus grand, c’est qu’il y a deux espèces d’oiseaux auxquels les Voyageurs ont aussi donné ce nom, sans trop savoir pourquoi, si ce n’est qu’ils ont une partie de leur robe bleue; l’un est un bengali qu’on a aussi appelé le ministre, apparemment pour la même raison; le second est celui qu’on a appelé à Saint-Domingue l’organiste, & auquel nous conserverons ce nom, à cause de son chant harmonieux; & enfin le troisième évêque étoit notre bluet de Cayenne, que les habitans de cette colonie connoissent sous ce dernier nom, plus convenable que celui d’évêque pour un oiseau […].
Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1778
Aux 19e et 20e siècles, évêque semble principalement avoir eu cours dans la langue des oiseliers, notamment sous la forme complexe évêque bleu :
On a coutume de réunir sous le nom d’Évêques bleus les trois Oiseaux suivants qui appartiennent à deux genres voisins, mais différents. Ce sont d’excellents Oiseaux de volière, extrêmement décoratifs.
L’Évêque bleu à épaulettes brunes (Guiraca caerulea) est d’un bleu de cobalt brillant […].
L’Évêque bleu du Brésil (Cyanocompsa cyanea) est bleu foncé brillant […].
L’Évêque lazuli (C. parellina) ne dépasse pas la taille du Ministre. Le mâle est bleu indigo […].
Source de la citation : Decoux, 1923
L’emploi actuel du terme évêque comme générique technique n’a commencé à se mettre en place qu’à la fin du 20e siècle.
Taxonomie et nomenclature
Dans la nomenclature actuelle, le générique évêque sert à dénommer une dizaine d’espèces de passériformes de la famille des cardinalidés, classées dans les genres Amaurospiza, Cyanocompsa et Cyanoloxia (les espèces du genre Amaurospiza étaient précédemment appelées sporophile).
Évêque a également été conservé comme élément spécifique dans le nom du Tangara évêque (Thraupis episcopus, précédemment Tangara episcopus).
Références et notes
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- Birds of the World
- Oiseaux.net