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fresaie

Genre

féminin

Prononciation

[fʀǝzɛ]

Graphie

On écrit parfois frezaie.

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

Vieilli ou régional (Ouest, Sud-Ouest et Nord-Ouest de la France) Synonyme d’effraie des clochers*.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

chouette.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

tytonidé; strigiforme.

Définition (emploi secondaire du mot-entrée).

Régional, vieilli (Ouest et Nord-Ouest de la France, Acadie) Synonyme d’engoulevent.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

caprimulgidé; caprimulgiforme.

Origine et histoire

Fresaie est attesté depuis le 12e siècle. L’effraie des clochers tiendrait cette appellation de sa réputation d’oiseau de mauvais augure.

Selon le Trésor de la langue française, qui reprend les bases de l’explication avancée par G. Ménage dès le milieu du 17e siècle, ce nom serait issu du latin classique praesaga [avis] signifiant « [oiseau] qui présage, prévoit, devine (la mort ou des événements malheureux) », tout comme les noms poitevin presaie (presaye) et gascon bresague associées au même oiseau. La forme fresaie pourrait résulter de l’altération à l'initiale de presaie à la suite d’un croisement avec le mot orfraie (nom d’un autre oiseau de proie) qui est issu du latin ossifraga et qui a d’abord dû évoluer en *osfraie en ancien français, avant d’acquérir sa forme actuelle en moyen français.

L’emploi par extension de fresaie comme nom de l’engoulevent tient sans doute à ce que cet oiseau, sans être un oiseau de proie, est essentiellement crépusculaire ou nocturne comme les chouettes. Cet emploi avait cours dans l’Ouest de la FranceEugène Rolland signale également l’emploi au 19e siècle de fresaie (ou variantes) comme nom régional de l’engoulevent en Normandie et dans les Deux-Sèvres (Faune populaire de France, tome 2 Les oiseaux sauvages, 1879, p. 328; GoogleLivres, 2021/01/12). au milieu du 18e siècle selon F. SalerneSalerne, François (1767). L'histoire naturelle, éclaircie dans une de ses parties principales, l'ornithologie, p. 58-59 (GoogleLivres, 2021/01/12). qui laisse entendre qu’il pourrait être plus ancien. Selon lui, cela pourrait expliquer le fait qu’au milieu du 16e siècle, le naturaliste P. Belon du MansDans Les observations de plusieurs singularitez et choses mémorables trouvées en Grèce, Asie, Judée, Égypte, Arabie et autres pays estranges (1553, feuillet 12; GoogleLivres, 2021/01/12), Belon du Mans avait rapporté que les fresaies de Crète venaient de nuit téter le lait des tétines des chèvres, ce qui est une ancienne croyance associée aux engoulevents. ait confondu dans ses descriptions l’effraie et l’engoulevent :

GesnerConrad Gesner, naturaliste suisse du 16e siècle, contemporain de Belon du Mans. observe que Belon a eu tort de confondre la véritable Fresaie, qui est une sorte de Hibou, avec le Tette-Chevre [l’engoulevent], qui est tout différent. […/] On l’a nommé jadis Caprimulge ou Tette-Chevre, par la raison que nous en avons donnée ci-dessus; en Saintonge & à Loudun on l’appelle encore aujourd’hui Fresaie, & il y est regardé comme un Oiseau de mauvais augure; ce qui aura sans doute trompé Belon.

Source de la citation : Salerne, 1767

La présence de cet emploi en Acadie témoigne de sa vitalité en France à l’époque coloniale.

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • TLFi
  • FEW 9 praesagus, p. 305a.
  • Ménage, Gilles (1650). Les origines de la langue françoise, sous fresaye (GoogleLivres, 2019/09/30).
  • Cormier, Yves (1999). Dictionnaire du français acadien, sous fresaie ou ferzaie.
  • Massignon, Geneviève (1962). Les parlers français d’Acadie, tome 1, p. 263, no 410 « Engoulevent ».
  • Rézeau, Pierre (1984). Dictionnaire des régionalismes de l'Ouest : entre Loire et Gironde.
  • Rézeau, Pierre, avec la collaboration de Jean-Paul Chauveau (1989). Dictionnaire angevin et françois (1746-1748) de Gabriel-Joseph du Pineau, p. 189.

Note(s)