geai
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Passereau à bec robuste, voisin de la corneille mais plus petit et à plumage plus clair ou plus coloré (souvent teinté de bleu), qui se nourrit entre autres de glands et de graines, et dont plusieurs espèces sont huppées.
Au Québec et dans l’est du Canada, le mot geai, employé sans autre spécification, désigne généralement le geai bleu et, en Europe, le geai des chênes.
(pour exprimer le cri) jaser; rare cajoler, garruler.
corvidé; passériforme.
Origine et histoire
La dénomination geai est attestée depuis le 12e siècle, d’abord sous les formes gai (gay) et jai (jay). Au milieu du 16e siècle, le naturaliste P. Belon du Mans écrivait encore jay. On ne relève la graphie actuelle geai qu’à partir du premier tiers du 17e siècle (1635), celle-ci ayant été précédée un demi-siècle plus tôt (1582) par l’ancienne variante geay (encore en usage au 18e siècle).
Le terme français geai est issu de gaius, nom donné au geai des chênes en latin tardif. On croit généralement que cette appellation latine proviendrait elle-même du nom propre Gaius qui, selon le TLF, était d’emploi courant à Rome comme sobriquet populaire : « cet oiseau bien connu des paysans qui l’élèvent en cage, et capable d’imiter des bruits divers et de reproduire certains mots du langage humain […], est fréquemment désigné, également dans d’autres langues, par des noms d’homme ».
Taxonomie et nomenclature
Dans la nomenclature actuelle, le générique geai sert à dénommer une cinquantaine d’espèces de passériformes de la famille des corvidés, classées dans une dizaine de genres différents, dont Aphelocoma, Calocitta, Cyanocitta, Cyanocorax, Cyanolyca et Garrulus.
Divers corvidés colorés de taille moyenne dénommés aujourd’hui à partir des génériques cassenoix, mésangeai et témia ont d’abord porté le nom de geai.
Au 18e siècle, le générique geai a également servi à dénommer d’autres passereaux similaires (jaseur, rollier; voir ci-dessous) qui étaient alors classés dans la famille des corvidés, mais qui ont été reclassés depuis.
Dans des noms composés
Espèces de geais largement répandues en Europe ou au Canada :
geai bleu* [Cyanocitta cristata] : espèce nord-américaine huppée, à dos bleu clair, ventre blanchâtre et collier noir, qui est commune à l’est des Rocheuses.
Le geai bleu est l’emblème aviaire de l’Île-du-Prince-Édouard.
geai des chênes* [Garrulus glandarius] : espèce eurasienne commune en Europe, à plumage brun clair, marqué de noir et de blanc, et avec une zone bleu clair sur l’aile.
geai de Steller* [Cyanocitta stelleri] : espèce huppée de l’ouest de l’Amérique du Nord, à plumage bleu foncé et noir.
Espèces voisines de corvidés aussi connues sous le nom de geai :
geai du Canada ou geai gris : synonymes de mésangeai du Canada*.
Ces anciennes dénominations techniques ont eu cours dans la nomenclature nord-américaine jusque dans les dernières décennies du 20e siècle; elles conservent depuis une certaine vitalité au Québec et au Canada français comme noms usuels.
geai de montagne : (19e siècle) synonyme de cassenoix moucheté*.
geai terrestre : synonyme de podoce*.
Espèces anciennement associées aux corvidés et dénommées à partir du générique geai :
geai bleu, geai de Strasbourg : (18e siècle) anciens noms du rollier d’Europe*.
geai de Bohême : (18e siècle) ancien nom du jaseur boréal*.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi
- FEW 4 gajus, p. 21b.
- Robert historique (1992).
- Cabard et Chauvet (2003), p. 237.
- Donovan et Ouellet (1993).
- Hageman (2000), p. 99.
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- HBW Alive
- Oiseaux.net