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gobemouche, gobe-mouche

Genre

masculin

Prononciation

[gɔbmuʃ]

Graphie

Dans la langue générale, on écrit généralement gobe-mouche. La forme du singulier gobe-mouches, privilégiée par les dictionnaires du 19e siècle, est devenue rare.

Dans la terminologie ornithologique actuelle, on écrit gobemouche.

Pluriel

Des gobemouches ou des gobe-mouches.

Variante

(18e–19e siècle) Gobeur de mouches.

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

Petit passereau insectivore d’Eurasie et d’Afrique (voisin du moucherolle du continent américain), à plumage varié, caractérisé par un bec court largement fendu, un gros œil sombre bien en évidence, des ailes longues et une queue relativement courte, qui a souvent l’habitude de se dresser immobile sur un perchoir avant de s’élancer prestement pour capturer des insectes en vol.

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

(18e–19e siècle) À époque ancienne, on a aussi donné le nom de gobemouche (américain) à des insectivores d’Amérique (moucherolles, tyrans, parulines).

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Dans le même réseau lexical, voir gobemoustique, gobemoucheron et moucherolle.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

muscicapidé; passériforme.

Origine et histoire

Formé à partir du verbe gober « avaler d’un trait, rapidement » et de mouche au sens d’« insecte volant », le composé gobe-mouche fait clairement référence à un régime insectivore. Il s’est d’abord appliqué à un type de passereau, mais il a aussi été utilisé par la suite pour désigner une plante et un lézard se nourrissant d’insectes.

Ce mot est attesté depuis le milieu du 16e siècle, d’abord dans un texte littéraire de 1547Du Fail, Noël (écrivain breton) (1547). Propos rustiques de maistre Léon Ladulfi (d’après le TLFi). comme nom d’un personnage au tempérament de bon vivant (Gobemousche), puis en 1557Belon du Mans, Pierre (1557). Portraits d’oyseaux, animaux, serpens, herbes, arbres, hommes et femmes d’Arabie et Égypte […], feuillet 98 verso (Gallica.bnf.fr, 2020/02/13). comme l’un des noms secondaires de l’accenteur mouchet dans Portraits d’oyseaux de P. Belon du Mans. Deux ans plus tôtBelon du Mans, Pierre (1555). L'Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions, et naïfs portraits retirez du naturel, p. 375 (GoogleLivres, 2020/02/13)., le même auteur avait plutôt mentionné moucherolle comme autre nom de ce passereau. Il semble donc que gobe-mouche et moucherolle étaient synonymes à l’époque et plus probablement des appellations génériques que spécifiques.

C’est à M. Brisson, en 1760Brisson, Mathurin (1760). Ornithologie ou Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, especes & leurs variétés, tome 2, p. 357 (GoogleLivres, 2020/04/09)., que l’on doit l’adoption de gobe-mouche comme nom technique d’un type particulier de passereau, présentant notamment la caractéristique d’avoir « Le bec droit, comprimé horizontalement à sa base, & presque triangulaire ».

Quelques années plus tard (1778)Buffon, Georges-Louis Leclerc de, et coll. (1778). Histoire naturelle des oiseaux, tome 5, p. 250 (GoogleLivres, 2020/04/09)., dans son article consacré à la lavandière et aux bergeronnettes, G.-L. Leclerc de Buffon illustre bien la spécialisation ayant touché cette appellation à l’époque, qui implique en outre une façon particulière de chasser les insectes :

Dans les autres saisons, les mouches que le bétail attire & tous les insectes qui peuplent les rives des eaux dormantes sont la pâture de ces oiseaux; véritables gobe-mouches à ne les considérer que par leur manière de vivre, mais différens des gobe-mouches proprement dits, qui attendent & chassent leur proie sur les arbres, au lieu que la lavandière & les bergeronettes [sic] la cherchent & la poursuivent à terre. 

Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1778

Si la distribution actuelle des termes gobemouche et moucherolle correspond entre autres à une distribution géographique, cela n’a pas toujours été le cas. Lorsque dans l’Histoire naturelle des oiseaux (1778), Buffon a introduit moucherolle comme terme complémentaire à gobe-mouche, il proposait de répartir ces deux anciens synonymes en fonction de la taille des oiseaux à nommer, gobe-mouche étant réservé aux espèces plus petites (voir : moucherolle).

À l’exemple du Dictionnaire de l’Académie, et à l’encontre de l’usage établi chez les naturalistes, les grands dictionnaires généraux du 19e siècle vont adopter la graphie gobe-mouches comme forme du singulier. La graphie sans –s va progressivement se réimposer dans les dictionnaires de langue au cours de la seconde moitié du 20e siècle. C’est la seule graphie mentionnée par l’Académie française dans la dernière édition de son dictionnaire.

La graphie soudée gobemouche a commencé à s’installer dans la littérature ornithologique à partir du milieu du 20e siècleVoir notamment : Géroudet, Paul (1951). Les passereaux et ordres apparentés: Du coucou aux corvidés, p. 231 (court extrait dans GoogleLivres, 2020/04/10)..

Taxonomie et nomenclature

Dans la nomenclature actuelle, le générique gobemouche (forme soudée) sert à désigner plus d’une centaine d’espèces de passériformes de la famille des muscicapidés, classées dans une quinzaine de genres, dont les plus représentés sont Cyornis, Eumyias, Ficedula, Fraseria, Melaenornis, Muscicapa et Niltava.

Dans des noms composés

Sous-ensemble de noms d’espèces.

Principales espèces présentes en Europe :

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

gobemouche gris [Muscicapa striata] : espèce des milieux ouverts, à dessus gris-brun avec la poitrine plus claire et striée.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

gobemouche nain [Ficedula parva] : petite espèce forestière à dessus gris-brun avec la gorge et le haut de la poitrine d’un rouge orangé.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

gobemouche noir [Ficedula hupoleuca] : espèce forestière à dessus noir et dessous blanc chez le mâle en plumage nuptial.

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • TLFi
  • FEW 4 *gobbo–, p. 178b.
  • Robert historique (1992), sous gober.
  • Cabard et Chauvet (2003), p. 317.

Base(s) ornithologique(s) de référence

Date de consultation :

  • Avibase
  • HBW Alive
  • IOC World bird List (10.1)
  • Oiseaux.net

Note(s)