goéland
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Oiseau aquatique grégaire des régions côtières, de taille moyenne, à plumage généralement blanc avec le manteau gris et la pointe des ailes marquée de noir (chez l’adulte ), qui est pourvu de pattes palmées et d’un bec robuste, légèrement crochu à la pointe, et qui se nourrit des petits animaux et des déchets alimentaires qu’il trouve au sol ou dans l’eau.
Le goéland type a la tête blanche et est de plus grande taille que la mouette.
laridé; charadriiforme.
Origine et histoire
Cette dénomination, d’origine celtique, est issue du breton gwelan « mouette ». Attestée en français depuis la fin du 15e siècle, elle a connu diverses variantes graphiques (successivement gaellans, goilan, goilant et goiland) avant que s’imposent au 18e siècle les formes goëland (Barrère, 1741), puis goéland (Leclerc de Buffon, 1771 et 1781).
Dans la langue générale, la distribution des dénominations goéland et mouette ne correspond pas toujours à la distinction établie dans la nomenclature technique actuelle, chacune de ces dénominations pouvant, selon les locuteurs, être appelée à jouer un certain rôle de générique. L’histoire de la nomenclature technique elle-même montre que ce flottement n’est pas exclusif à la langue générale. Dans l’extrait suivant de 1781, le naturaliste G.‑L. Leclerc de Buffon suggérait, pour éviter la confusion, de régler l’usage de ces deux appellations sur la taille des espèces à dénommer :
Les goélands et les mouettes. Ces deux noms, tantôt réunis & et tantôt séparés, ont moins servi jusqu’à ce jour à distinguer qu’à confondre les espèces comprises dans l’une des plus nombreuses familles des oiseaux d’eau. Plusieurs naturalistes ont nommé goélands, ce que d’autres ont appelé mouettes, & quelques-uns ont indifféremment appliqué ces deux noms comme synonymes à ces mêmes oiseaux; cependant il doit subsister entre toute expression nominale quelques traces de leur origine ou quelques indices de leurs différences, & il me semble que les noms goélands & mouettes ont en latin leurs correspondans larus & gavia, dont le premier doit se traduire par goéland, & le second par mouettes. Il me paroît de plus que le nom goéland désigne les plus grandes espèces de ce genre, & que celui de mouette ne doit être appliqué qu’aux plus petites espèces.
Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1781
Compte tenu de la proportion importante d’espèces de taille moyenne, cette règle pouvait difficilement s’appliquer. Dans la nomenclature technique du 20e siècle et même dans la nomenclature actuelle, des espèces étroitement apparentées portent le même nom générique latin, sans porter le même nom générique français (voir ci-dessous).
Taxonomie et nomenclature
Dans la nomenclature actuelle, le générique goéland sert à dénommer une trentaine d’espèces de la famille des laridés dont les deux tiers sont classées dans le genre Larus. Les autres espèces dénommées à partir du générique goéland sont classées dans les genres Chroicocephalus, Ichthyaetus et Leucophaeus qui comptent aussi des espèces dénommées mouettes.
Le genre Larus actuel est étroitement associé au terme goéland, mais au cours du 20e siècle, il était d’extension plus large et pouvait également être associé au générique mouette.
Les termes français goéland et mouette ne corrrespondent dans la nomenclature anglaise qu’à un seul terme, gull.
Dans des noms composés
Principales espèces largement répandues au Canada et en Europe dont le nom a varié au cours du 20e siècle ou plus récemment :
goéland à bec cerclé* [Larus delawarensis], (19e–début 20e siècle, dans la nomenclature nord-américaine) goéland de Delaware.
goéland arctique* [Larus glaucoides], (fin 19e–début 20e siècle, dans la nomenclature nord-américaine) goéland à ailes blanches.
goéland argenté* [Larus argentatus]. [Voir la remarque suivante.]
Cette dénomination fait traditionnellement référence à une espèce holarctique comportant quelques sous-espèces eurasiennes et une sous-espèce nord-américaine portant le nom de goéland argenté (d’Amérique) [Larus argentatus smithsonianus]. Cependant, depuis le début du 21e siècle, certains auteurs considèrent qu’il s’agit plutôt d’espèces distinctes; la dénomination goéland argenté est alors réservée à l’espèce européenne [Larus argentatus], l’espèce nord-américaine [Larus smithsonianus] étant spécifiquement renommée goéland hudsonien* (Avibase, eBird 2024) ou parfois goéland d’Amérique (Oiseaux.net).
goéland bourgmestre* [Larus hyperboreus], (fin 19e–début 20e siècle, dans la nomenclature nord-américaine) goéland à manteau glauque.
goéland hudsonien*, goéland d’Amérique [Larus smithsonianus] : espèce nord-américaine voisine du Goéland argenté du continent européen, qui est largement répandue au Canada. [voir : goéland argenté.]
goéland marin* [Larus marinus], (fin 19e–20e siècle, dans la nomenclature nord-américaine) goéland à manteau noir.
Autre emploi (en concurrence avec mouette) :
goéland de Bonaparte : (mi-19e–début 20e siècle) synonyme de mouette de Bonaparte*.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi
- FEW 20 gwelan, p. 10b.
- Robert historique (1992).
- Cabard et Chauvet (2003), p. 186
- Donovan et Ouellet (1993).
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- AOS (American Ornithological Society)
- Birds of the World
- eBird
- Oiseaux.net