grèbe
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Oiseau aquatique commun sur les plans d’eau bordés de roseaux, de taille moyenne ou petite, à bec droit et effilé, à cou allongé, à pattes semi-palmées, à queue presque absente et à plumage très varié (souvent orné de touffes de plumes sur la tête ou le cou), qui est bien adapté au plongeon et à la nage sous l’eau, qui se nourrit de poissons et de petits invertébrés (insectes, crustacés), et dont certaines espèces ont une parade amoureuse très développée.
Origine et histoire
On relève la première attestation du mot au milieu du 16e siècle sous la plume du naturaliste P. Belon du Mans, qui mentionne grebe et griaibe parmi les divers noms donnés en Savoie à une espèce locale de mouette.
Mouette cendree, gavian, glammet, en Savoye elle est nommee grebe, ou griaibe, begue, heyson).
Source de la citation : Belon du Mans, 1557 (légende d’une illustration)
Par la suite, grèbe sera généralement présenté comme un mot d’origine savoyarde, mais dont l’étymologie demeure obscure.
Pris dans son sens actuel, grèbe n’est relevé que depuis 1742 (orthographié grébe), dans un dictionnaire encyclopédique de commerce publié en Suisse, où il est question des grèbes du lac de Genève (Léman) et de l’utilisation de leur plumage en pelleterie.
GREBE. C’est un oiseau aquatique de la Suisse, dont on tire principalement à Neufchâtel, & à Geneve, des peaux couvertes du plus beau duvet qui se puisse voir au monde. […] Le Grébe enfin, est du genre des plongeons, qu’on appelle Mouëttes, & en latin Mergus, lequel genre renferme beaucoup d’espèces […]. Le nom de Grébe est usité dans la Suisse Françoise. On l’appelle en patois de Neufchâtel Meicre.
Source de la citation : Dictionnaire universel de commerce, 1742
L’emploi élargi du mot grèbe comme générique technique (correspondant au générique latin de l’époque Colymbus) est bien attesté depuis le milieu du 18e siècle, notamment dans l’Encyclopédie (1757 : sans accent et masculin) et dans le traité d’ornithologie de M. Brisson (1760 : sans accent et féminin).
L’accentuation et le genre du mot sont d’abord très variables, mais à la fin du siècle, comme on le voit dans l’Histoire naturelle des oiseaux de G. Leclerc de Buffon (1781), l’emploi de l’accent grave et du genre masculin s’impose en France. L’usage du féminin (genre utilisé par Jean-Jacques Rousseau) semble toutefois s’être prolongé en Suisse.
Taxonomie et nomenclature
Grèbe sert actuellement à dénommer une vingtaine d’espèces de la famille des podicipédidés, classées dans six genres différents, dont les genres principaux Podiceps et Tachybaptus.
Dans des noms composés
Noms d’espèces largement répandues dans l’hémisphère Nord :
grèbe à cou noir* [Podiceps nigricollis].
grèbe cornu [Podiceps (auritus) cornutus] : autre nom du grèbe esclavon*, et notamment de sa sous-espèce nord-américaine.
grèbe esclavon* [Podiceps auritus]. [voir : esclavon; grèbe cornu.]
grèbe jougris* [Podiceps grisegena]. [voir : jougris.]
Noms d’autres espèces largement répandues en Amérique du Nord :
grèbe à bec bigarré* [Podilymbus podiceps].
grèbe de l’Ouest : (Qc/Ca) autre nom du grèbe élégant.
grèbe élégant* [Aechmophorus occidentalis]. [syn. : grèbe de l’Ouest.]
Noms d’autres espèces largement répandues en Europe :
grèbe castagneux* [Tachybaptus ruficollis]. [voir : castagneux; syn. : petit grèbe.]
grèbe huppé* [Podiceps cristatus].
petit grèbe : autre nom du grèbe castagneux*.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi
- FEW 21 (étymons inconnus), p. 246a.
- Robert historique (1992).
- Cabard et Chauvet (2003), p. 34.
- Gauchat, Louis, Jules JeanJacquet et Ernest Tappolet (1993). Glossaire des patois de la suisse romande, tome 8, p. 707 (gaspar.unine.ch, 2019/12/19).
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- HBW Alive
- Oiseaux.net