grimpereau
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(16e–19e siècle) Appellation générique servant à désigner divers petits passereaux grimpeurs (grimpereau, sittelle, tichodrome).
Petit passereau insectivore des milieux boisés, à plumage généralement brun tacheté sur le dos et blanc sur le ventre, qui est pourvu d’un bec long, fin et arqué, et qui, en prenant appui sur sa longue queue, peut s’agripper aux troncs d’arbres et s’y mouvoir avec agilité, se déplaçant le plus souvent depuis le bas vers le haut.
certhiidé; passériforme.
Origine et histoire
Dérivée du verbe grimper par l’ajout du suffixe diminutif -ereau, cette dénomination est attestée depuis le milieu du 16e siècle sous la plume du naturaliste français P. Belon du Mans, qui fait notamment état du comportement de grimpeur des deux petits oiseaux (sittelle et grimpereau) auxquels ce nom était alors associé :
Le torchepot est asses cogneu en touts païs, lequel lon a aussi nommé grand Grimpereau, pource qu’il grimpe & descend tout ainsi que font les Pics verds […].
Source de la citation : Belon du Mans, 1555 (description de la sittelle torchepot)
Du petit Grimpreau [sic] Chap. XXX1. Cest oysillon n’a gueres plus grosse corpulence que le petit Roytelet : & est bien aussi difficile a estre prins. Il entourne les branches à la mode d’une Mesange, & monte & descend sur les arbres comme le Picverd, & Torchepot : n’estant jamais en repos, sinon quand il dort.
Source de la citation : Belon du Mans, 1555 (description du grimpereau des bois ou des jardins)
Au cours des siècles suivants, grimpereau a également servi, en raison de similitudes physiologiques et/ou comportementales, à dénommer des oiseaux connus aujourd’hui sous d’autres noms, dont le tichodrome échelette, précédemment appelé grimpereau de(s) muraille(s) (voir ci-dessous).
Taxonomie et nomenclature
Dans la nomenclature actuelle, le générique grimpereau sert à dénommer une dizaine d’espèces de passériformes de la famille des certhiidés, classées dans les genres Certhia et Salpornis.
À époque ancienne, le terme a connu une plus large extension d’emploi, influencée par le plus grand nombre d’espèces alors regroupées dans le genre Certhia.
Ainsi, au milieu du 18e siècle, le naturaliste M. Brisson l’a utilisé pour dénommer la trentaine d’espèces qu’il classait lui-même dans ce genre, soit celles « dont le bec [courbé en arc] va toujours en diminuant de grosseur, & finit par une pointe très aiguë » (p. 602). Son regroupement incluait bon nombre d’espèces exotiques (souimangas, sucriers, échelets et rhabdornis), reclassées aujourd’hui dans d’autres genres. Il incluait également le tichodrome échelette qui a alors pris le nom de grimpereau de muraille (correspondant au nom latin de l'époque, Certhia muralis).
Dans des noms composés
Seule espèce de certhiidé présente en Amérique du Nord :
grimpereau brun* [Certhia americana].
Principales espèces de certhiidés présentes en Europe :
grimpereau des bois* [Certhia familiaris].
grimpereau des jardins* [Certhia brachydactyla].
Espèce eurasienne voisine anciennement associée aux grimpereaux :
grimpereau de muraille : (18e–19e siècle) synonyme de tichodrome échelette*.
Au 19e siècle, on a aussi utilisé les variantes graphiques grimpereau de murailles et grimpereau des murailles.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi
- FEW 16 *gripan, p. 76b.
- Cabard et Chauvet (2003), p. 327.
- Donovan et Ouellet (1993).
- Hageman (2000), p. 103.
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- Birds of the World
- Oiseaux.net