gros-bec
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Passereau granivore de l’hémisphère Nord, voisin du durbec mais généralement de plus petite taille et à bec plus massif, dont le plumage du mâle est souvent teinté de jaune et de noir chez les espèces asiatiques et nord-américaines.
Le mot gros-bec, utilisé sans autre spécification, désigne généralement le Gros-bec casse-noyaux en contexte européen et le Gros-bec errant en contexte nord-américain.
fringillidé, passériforme.
Origine et histoire
Comme dénomination du gros-bec casse-noyaux, gros-bec est attesté depuis le milieu du 16e siècle. On en relève les premières attestations en 1553 (gros bec) et en 1555 (grosbec) sous la plume du premier naturaliste français P. Belon du Mans, qui souligne la pertinence de gros et de bec comme éléments de composition de cette appellation :
Du Grosbec. Chap. XXX. Encor n’avons trouvé autre propre nom Françoys mieux à propos pour nommer cest oyseau, que de l’appeler Grosbec : Car il a le bec moult gros pour sa corpulence. Il est bien vray qu’es autres contrees on luy donne quelques autres noms : car les Manceaux le nomment Pinson Royal.
Source de la citation : Belon du Mans, 1555
Deux siècles plus tard, on constate, chez le naturaliste M. Brisson, que gros-bec a développé un emploi générique et qu’il sert, dans des noms composés, à désigner une quinzaine d’espèces d’Amérique, d’Asie et d’Afrique partageant avec l’espèce européenne de base les traits suivants : « Le bec en cone raccourci; la pointe du cone grosse & courte; […] La bâse du bec presque aussi large que la tête ». Au cours des siècles suivants, l’emploi de gros-bec comme générique va beaucoup varier en fonction des divers reclassements proposés, et progressivement se restreindre au profit d’autres génériques comme durbec et cardinal.
Taxonomie et nomenclature
Le générique gros-bec est traditionnellement associé au genre Coccothraustes dont la composition a beaucoup varié depuis le 18e siècle.
Dans la nomenclature actuelle, il sert à dénommer une dizaine d’espèces de passériformes de la famille des fringillidés, classées dans les genres Coccothraustes, Eophona, Hesperiphona et Mycerobas.
De la seconde moitié du 19e siècle jusqu’au début des années 1980, dans la nomenclature en usage au Québec et au Canada, le générique gros-bec a également servi à désigner le cardinal à poitrine rose et le durbec des sapins (voir ci-dessous).
Dans des noms composés
Seule espèce présente en Europe :
gros-bec casse-noyaux* [Coccothraustes coccothraustes] : espèce eurasienne à tête massive et à bec puissant (capable de casser des graines très dures), dont le plumage fauve est marqué de noir à la gorge et de taches blanches et bleues sur les ailes. [voir : casse-noyaux.]
Seule espèce présente au Canada :
gros-bec errant* [Hesperiphona vespertina] : espèce nord-américaine à plumage jaunâtre, dont le mâle, très contrasté, est marqué de jaune vif sur le corps et sur la tête.
Dans des dénominations vieillies d’autres espèces de passereaux nord-américains :
gros-bec à poitrine rose : (fin 19e–20e siècle) synonyme de cardinal à poitrine rose*.
Aussi appelé gros-bec à gorge rose à la fin du 19e siècle, dans la nomenclature nord-américaine.
gros-bec bleu : synonyme de guiraca bleu*.
gros-bec des pins : synonyme de durbec des sapins*.
Au 19e siècle, cet oiseau a aussi été décrit sous le nom de gros-bec du Canada.
gros-bec de Virginie : (18e–19e siècle) synonyme de cardinal rouge*.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi
- FEW 1 beccus, p. 309a.
- Robert historique (1992), sous gros.
- Hageman (2000), p. 106.
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- HBW Alive
- Oiseaux.net