linotte
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Petit passereau granivore d’Eurasie et d’Afrique du Nord, voisin du sizerin, qui présente un plumage brunâtre ou grisâtre, plus ou moins strié.
En France, le mot linotte, employé sans autre spécification, désigne généralement la linotte mélodieuse.
fringillidé; passériforme.
Origine et histoire
La dénomination linotte est attestée en français depuis le 13e siècle, mentionnée pour la première fois dans un poème de Rutebeuf (le Dit de l’Herberie). Les synonymes linette (féminin) et linot (masculin), étroitement apparentés, sont apparus un peu plus tardivement, respectivement au 14e siècle et au 15e siècle. Répandu dans les parlers régionaux, linette ne s’est pas imposé en français, mais le mot a été emprunté par l’anglais où il survit sous la forme linnet. Quant à linot, il va progressivement se spécialiser comme nom du passereau mâle, avant de tomber en désuétude.
Il est très généralement admis depuis le 18e siècle que linotte dérive de lin par l’ajout du suffixe diminutif –otte parce que ce passereau « se nourrit volontiers de graines de lin », selon l’explication avancée par le naturaliste M. Brisson en 1760. On note toutefois que ce n’était pas encore le cas au milieu du 16e siècle : selon ce que rapporte le premier naturaliste français P. Belon du Mans en 1555, d’autres hypothèses étaient encore envisagées à l’époque, dont un rapprochement avec le mot laine, qui semble étonnamment le convaincre davantage :
De la linotte. […] Notre vulgaire a nommé cest oyseau, ou pour la semence de lin, pource qu’elle est de la couleur, ou pource qu’elle le mange sur son herbe. Mais on la nourrist communement de semence de navette : & pource qu’elle a le bec trop petit, ne vit pas bien de chenevis. Il y en a qui aiment mieux donner ethimologie à la Linotte de la laine & dire Leinote, d’autant qu’elle rembourre fort bien son nid de laine : c’est à ceste-cy à quoy nous arrestons.
Source de la citation : Belon du Mans, 1555
À partir de la seconde moitié du 16e siècle, l’association entre linotte et lin sera consacrée par l’introduction dans la nomenclature latine du générique Linaria, issu de l’adjectif linarius « relatif au lin ». C’est à un contemporain de Belon, le naturaliste suisse C. Gessner, que l’on doit ce générique qui a largement servi depuis à identifier les linottes.
Taxonomie et nomenclature
Dans la terminologie actuelle, le générique linotte sert à désigner quatre espèces de passériformes de la famille des fringillidés, qui ont longtemps été classées dans le genre Carduelis. Depuis les années 2010, ces espèces ont été rattachées à d’autres taxons, mais différemment selon les autorités. Dans HBW, elles ont toutes été regroupées dans le genre Linaria; dans Avibase, elles sont départagées entre les genres Linaria et Acanthis (taxon incluant aussi les sizerins).
Dans des noms composés
Espèces présentes en Europe :
linotte à bec jaune* [Linaria flavirostris (précédemment Carduelis flavirostris)] : espèce eurasienne à plumage brunâtre fortement strié.
linotte mélodieuse* [Linaria cannabina (précédemment Carduelis cannabina)] : espèce commune dans le sud de l’Europe et autour du bassin méditerranéen, longtemps valorisée comme oiseau chanteur, dont le mâle en plumage estival a le front et la poitrine teintés de rouge comme le sizerin flammé mais sans marque noire au menton.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi
- FEW 5 linum, p. 368b.
- Robert historique (1992), sous lin.
- Cabard et Chauvet (2003), p. 363.
- Jobling, J. A. (2018). Key to Scientific Names in Ornithology (www.hbw.com/dictionary/definition/linaria, 2019/03/25).
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- HBW Alive
- Oiseaux.net