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margau, margot

Genre

masculin

Prononciation

[maʀgo]

Graphie

Au 16e siècle, on écrivait aussi margault (au pluriel, marguaulx)

Pluriel

Des margaux ou margots.

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

Synonyme ancien ou régional de fou de Bassan*.

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Cette appellation est toujours en usage le long des côtes du golfe du Saint-Laurent, ainsi qu’à Saint-Pierre-et Miquelon.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

sulidé; suliforme.

Origine et histoire

Originaire du nord-ouest de la France et plus précisément de Picardie, cette appellation est probablement issue du latin mergus « oiseau plongeur »Tout comme la forme plus typiquement normande de marga(t) (voir : Brasseur et Chauveau, 1990)..

Margau est attesté dès 1529Le discours de la navigation de Jean et Raoul Parmentier de Dieppe. Voyage à Sumatra en 1529, publié par C. Scefer, 1883, p. 25 et 26 (gallica.bnf.fr, 2021/04/06). dans le journal de voyage des frères Parmentier, deux navigateurs natifs de Dieppe, où le mot fait référence à un grand oiseau de mer.

L’emploi de ce nom pour désigner le fou de Bassan est particulièrement bien illustré dans la documentation relative à la Nouvelle-France, et ce à partir de la Première relation de voyage de J. CartierCartier, Jacques (1536 environ). « Première relation (1534) », dans Relations, édition critique par Michel Bideaux, 1986, p. 97 (numerique.banq.qc.ca, 2021/04/06). (1536 environ).

Davantaige y a une aultre sorte d'ouaiseaulx qui vont en l'air et en la mer qui sont plus petiz que l'on nomme godez qui se ariment et meptent à ladite isle soubz les plus grans. Il y en avoit d'aultre plus grans qui sont blans qui se mettent à part des aultres en une partie de l'isle, qui sont fort mauvais à assallir car ilz mordent comme chiens et sont nommez margaulx.

Source de la citation : Cartier, 1536 environ

La variante graphique margot est relevée pour la première fois en 1672Denys, Nicolas (1672). Description geographique et historique des costes de l'Amerique septentrionale, avec l'histoire naturelle du païs, tome 1, p. 33 (canadiana.ca, 2021/04/06). sous la plume de N. Denys. C’est sous cette seule graphie que l’emploi est répertorié dans le Dictionnaire de Trévoux (1740). Ce choix a peut-être été influencé par la graphie d’un autre nom d’oiseau homophone que ce dictionnaire signale également, soit le nom féminin margot, forme diminutive de Marguerite utilisée comme appellation populaire de la pie depuis le milieu du 17e siècle.

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • FEW 6/2 mergus, p. 30b-31a.
  • Dictionnaire universel françois et latin, appelé « Dictionnaire de Trévoux », 1740, sous margot (cnrtl.fr/dictionnaires/anciens/trevoux/, 2021/04/06).
  • Brasseur, Patrice et Jean-Paul Chauveau (1990). Dictionnaire des régionalismes de Saint-Pierre et Miquelon, p. 441-442, sous marga ou margot.
  • Cormier, Yves (1999). Dictionnaire du français acadien.
  • Dulong, Gaston et Gaston Bergeron (1980). Le parler populaire du Québec et de ses régions voisines, volume 6, question 1481 « Fou de bassan ».
  • Fonds documentaires du Trésor de la langue française au Québec (tlfq.ulaval.ca/fichier, 2021/04/06).
  • Massignon, Geneviève (1962). Les parlers français d’Acadie, tome 1, p. 277, no 440 « Fou de Bassan ».
  • Péronnet, Louise, Rose Mary Babitch, Wladislaw Cichocki et Patrice Brasseur (1998). Atlas linguistique du vocabulaire maritime acadien, question 394 « Fou de bassan ».

Note(s)