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mauve

Genre

féminin

Prononciation

[mov]

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

Vieux ou régional Oiseau marin de type mouette ou voisin (goéland, sterne).

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

laridé; charadriiforme.

Origine et histoire

Au milieu du 16e siècle (1555)Belon du Mans, Pierre (1555). L'histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions, & naïfs portraicts retirez du naturel, p. 170 (GoogleLivres, 2020/12/02)., dans le premier traité français d’ornithologie, P. Belon du Mans signale l’emploi en Haute-Normandie de mauve comme nom de la mouette.

Il est deux sortes de Mouëttes, dont l’une est plus grandette, l’autre est plus petite, de laquelle parlerons cy apres. Ceux du Hable de grace [= Havre] & Dieppe la nomment Maulves, comme aussi font les Mouëttes cendrees.

Source de la citation : Belon du Mans, 1555

Cette dénomination avait déjà cours en anglo-normand dès le début du 12e siècle, sous diverses variantes dont mave et mauve. L’anglo-normand tenait lui-même ce mot du vieil anglais maew d’origine germanique, qui est également à l’origine du mot mouette (voir ce mot) et qui évoquerait vraisemblablement le cri de la mouette.

Si, en France, mauve est généralement présenté comme un régionalisme et associé aux régions côtières de la MancheLe mot est toutefois répertorié sans restriction géographique dans quelques dictionnaires du 18e siècle. Voir notamment : Dictionnaire universel françois & latin, contenant la signification et la définition, Trévoux, 1721 (GoogleLivres, 2020/12/02); Valmont de Bomare, Jacques-Christophe (1764). Dictionnaire raisonné universel d’histoire naturelle, sous mouette ou mauve (GoogleLivres, 2020/12/02)., ce mot a vraisemblablement appartenu à un plus large vocabulaire maritime à l’époque coloniale. Aux 17e et 18e siècles, il a été largement diffusé hors de France comme en témoignent notamment les écrits de la Nouvelle-FranceVoir notamment dans le Fichier lexical du Trésor de la langue française au Québec les extraits des écrits de Samuel de Champlain (1613), de Marc Lescarbot (1617) et Louis-Armand de Lom d'Arce, baron de Lahontan (1703).. À la fin du 20e siècle, on relevait toujours mauve en français québécois et dans divers créoles français des Caraïbes (Haïti, Martinique et Guadeloupe)Pour la Guadeloupe, voir notamment : Belbeoc’h, B. (1982). L’avifaune de la mangrove de Guadeloupe, p.  116 (mauve sert à dénommer une mouette et deux sternes) (courts extraits dans GoogleLivres, 2020/12/02)..

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • TLFi, sous mauve2.
  • FEW 16 mæw, p. 495b.
  • Robert historique (1992), sous mouette.
  • Cabard et Chauvet (2003), p. 186.
  • Donovan et Ouellet (1993).
  • Bollée, Annegret et collaborateurs (2018). Dictionnaire étymologique des créoles français d’Amérique, première partie, p. 933 (mauve2).
  • Dulong, Gaston et Gaston Bergeron (1980). Le parler populaire du Québec et de ses régions voisines, volume 6, questions 1505b et 1507 (mot relevé dans le sud-ouest du Québec et dans la région ontarienne voisine au sens de « mouette » et sur la Basse-Côte-Nord au sens de « sterne »).
  • Fonds documentaires du Trésor de la langue française au Québec (tlfq.ulaval.ca/fichier, 2020/12/02).
  • Godefroy, Frédéric (1895-1902). Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle (micmap.org, 2020/12/02).
  • The Anglo-Norman Dictionary (AND2 Online edition), sous mauve1 (anglo-norman.net, 2020/12/06).

Note(s)