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motmot, momot

Genre

masculin

Prononciation

[mɔtmɔt]; [mɔmo]

Graphie

Dans la nomenclature ornithologique, la graphie momot est désuète.

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

Oiseau arboricole d’Amérique tropicale (du Mexique au centre de l’Amérique du Sud), de taille moyenne, à dominante de vert avec de larges zones bleutées et rousses, et avec un bandeau noir sur les yeux, qui est pourvu d’un bec allongé, large et aplati, et d’une longue queue étagée prolongée (chez plusieurs espèces) de deux plumes centrales à tige nue s’élargissant en ovale à la pointe, qui se nourrit de gros insectes et de petits invertébrés et qui se creuse une cavité dans le sol pour nicher.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

momotidé; coraciiforme.

Origine et histoire

Les variantes momot et motmot, toutes deux attestées en français depuis la seconde moitié du 18e siècle, résultent de l’emprunt par l’intermédiaire du latin scientifique et de l’anglais de l’appellation mexicaine du Motmot à tête rousse, vraisemblablement d’origine nahualtSelon J. A. Jobling, l’appellation nahualt serait de formation onomatopéique..

On relève la première attestation du mot, orthographié motmot, dans un traité d’histoire naturelle du Mexique rédigé en latin par le médecin et naturaliste espagnol F. Hernández; rédigé dans la première moitié du 16e siècle, ce traité n’a été publié qu’au 17e siècle (d’abord sous forme abrégée en 1615, puis plus complète en 1651)Hernández, Francisco (1651). Rerum medicarum Novae Hispaniae thesaurus, seu, Plantarum animalium mineralium Mexicanorum historia, p. 52 cap. CXCVI (biodiversitylibrary.org, 2024/02/21)..

En 1635Nierembergii, Ioannis Eusebii [Nieremberg, Juan Eusebio] (1635). Historia naturae, maxime peregrinae, libris XVI, p. 209b caput XII (biodiversitylibrary.org, 2024/02/22)., dans un ouvrage de compilation basé entre autres sur le traité d’Hernández et également rédigé en latin, le naturaliste espagnol J. E. Nieremberg adopte quant à lui la graphie momot, qui sera systématiquement reprise par les naturalistes anglais de la seconde moitié du 17e siècleVoir notamment: Francisci Willughbeii (1676). Ornithologiae, libri tres, appendix, p. 298; Willughby, Francis et John Ray (1678). The Ornithology of Francis Willughby of Middleton, p. 386 (biodiversitylibrary.org, 2024/02/22)..

C’est en 1760Brisson, Mathurin (1760). Ornithologie ou Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, especes & leurs variétés, tome 4, p. 465 (GoogleLivres, 2024/02/21). dans le traité d’ornithologie de M. Brisson qui reprend la graphie des naturalistes anglais qu’on relève la première attestation du mot en français. Brisson adopte momot comme terme générique français qu’il latinise en Momotus pour établir un générique latin correspondantIbidem, note 1: « Momotus, nomen latinum ex nomine Mexicano Momot a me conflatum. » [Momotus, nom que j’ai créé à partir du nom mexicain Momot.]. Deux ans plus tôt, pour nommer le même oiseau, C. von Linné avait déjà utilisé le mot latinisé momota comme élément spécifique de son appellation (Ramphastos momota)..

L’hésitation entre les deux graphies commence à se manifester une vingtaine d’années plus tard dans l’Histoire naturelle des oiseaux (1779)Buffon, Georges-Louis Leclerc de, et coll. (1779). Histoire naturelle des oiseaux, tome 6, p. 430 et suivantes : « Le Houtou ou Momot » (GoogleLivres, 2024/02/04). de G.-L. Leclerc de Buffon qui opte, en entrée de son article pour la forme momot, alors qu’il utilise toujours motmot dans ses notes de bas de page.

Si l’emploi de momot se généralise rapidement au 19e siècle, certains auteurs importants comme G. Cuvier et C. J. Temminck emploient aussi motmot.

Motmot a remplacé momot comme graphie de référence en ornithologie au cours des dernières décennies du 20e siècle. En 1977Devillers, Pierre (1977). « Projet de nomenclature française des oiseaux du monde », dans Le Gerfaut/De Gievalk, no 67, p. 472 et 483., dans son « Projet de nomenclature française des oiseaux du monde », l’ornithologue belge P. Devillers a opté pour motmot et expliqué ainsi son choix :

"Momot" et "motmot" ont tous deux été utilisés, le premier par Brisson, Vieillot, Lesson, le second par Levaillant, Lesson, Cuvier, Temminck, Daubenton. J’ai choisi "Motmot" par analogie avec l’anglaisEn anglais, motmot est la graphie de référence depuis le début du 19e siècle, selon l’Oxford English Dictionary. et l’allemand, et parce que cette double syllabe est plus évocatrice de la voix de ces oiseaux.

Le choix de Devillers a été normalisé par la Commission internationale des noms français des oiseaux au début des années 1990Commission internationale des noms français des oiseaux (1993). Noms français des oiseaux du monde, nos 3510-3522..

Taxonomie et nomenclature

Dans la nomenclature actuelle, le générique motmot sert à dénommer la quinzaine d’espèces de coraciiformes que compte la famille des momotidés; ces espèces sont réparties dans six genres dont le genre principal Momotus réunit la moitié des espèces.

À la suite d’une confusion remontant au 18e siècleVoir Jobling 2024, sous motmot., motmot est également utilisé comme élément spécifique dans la dénomination de l’Ortalide motmot qui appartient à une tout autre famille (celle des cracidés, de l’ordre des galliformes).

Dans des noms composés

Sous-ensemble de noms d’espèces.

Premières espèces décrites sous le nom de motmot, toutes deux pourvues d’une queue dont les plumes centrales se terminent en palette :

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

motmot à tête rousse* [Momutus mexicanus] : espèce présente au Mexique et au Guatémala, à large calotte rousse et à dessous verdâtre.

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

motmot houtouc*, (19e siècle) momot houtou [Momutus momota] : grande espèce du bassin amazonien, à large calotte bleu et noir et à dessous orangé.

Remarque complémentaire relative à la sous-entrée.

L’élément spécifique houtouc reprend l’appellation guyanaise de formation onomatopéique de cette espèce que G.‑L. Leclerc de Buffon a été le premier à signaler en 1779 sous la forme houtou : « le houtou ou momot. Nous conservons à cet oiseau le nom de Houtou que lui ont donné les naturels de la Guyane, & qui lui convient parfaitement, parce qu’il est l’expression même de sa voix : il ne manque jamais d’articuler houtou brusquement et nettement toutes les fois qu’il saute […]. » La forme ancienne houtou a été remplacée par houtouc à la fin du 20e siècleVoir notamment : Ouellet, Henri, Michel Gosselin et Jean-Pierre Artigau (1990). Nomenclature française des oiseaux d’Amérique du Nord, p. 40, no 927..

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • Jobling, J. A., Key to Scientific Names in Ornithology, sous Momotus et momot (birdsoftheworld.org, 2024/02/21).
  • Myers, Susan (2022). The Bird Name Book, sous Motmot.
  • Oxford English Dictionary, sous motmot (oed.com, 2024/02/22).

Base(s) ornithologique(s) de référence

Date de consultation :

  • Avibase
  • Birds of the World
  • eBird
  • Oiseaux.net

Note(s)