orfraie
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(terme littéraire) Oiseau de proie nocturne au cri aigre et sinistre.
Dans cet emploi, orfraie est souvent associée à la chouette effraie.
Synonyme de pygargue à queue blanche* et occasionnellement de balbuzard pêcheur*.
En contexte nord-américain, le mot ne s’applique qu’au deuxième oiseau.
accipitriforme.
Origine et histoire
D’abord attestée sous les formes orfres (1377), puis orfraye (1493), la dénomination orfraie serait une forme altérée de l’ancien français *osfraie, lui-même issu d’un féminin latin ossifraga (parfois ossifragus au masculin) signifiant « qui brise les os ».
Dès cette époque ancienne, orfraie a servi à désigner deux grands oiseaux de proie se nourrissant principalement de poissons, le pygargue à queue blanche et le balbuzard pêcheur.
À la fin du 18e siècle, le naturaliste G.-L. Leclerc de Buffon a proposé d’utiliser les termes orfraie, balbuzard et pygargue pour distinguer trois types d’oiseaux abusivement associés aux aigles selon lui et souvent confondus sous les appellations d’aigle de mer ou aigle pêcheur. Or, on a assez rapidement par la suite établi que les oiseaux décrits comme l’orfraie et le pygargue correspondaient non pas à des espèces distinctes, mais à des oiseaux d’âges différents, ce qui explique vraisemblablement l’abandon progressif du terme orfraie par les naturalistes.
L’emploi littéraire d’orfraie pour désigner un « oiseau nocturne dont les cris sont de mauvais augure » remonte quant à lui au milieu du 16e siècle. Il résulte vraisemblablement d’un croisement avec effraie qui à la même époque désignait une chouette commune nichant dans les ruines ou près des habitations (la chouette effraie). On relève cet emploi en 1555 dans la poésie de P. de Ronsard, et le naturaliste P. Belon du Mans en fait brièvement mention en 1553 comme d’un usage non approprié (voir la citation sous effraie).
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi
- FEW 7 ossifraga, p. 435.