perdrix de mer
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(Mi-18e–début 19e siècle) Synonyme de glaréole, et plus particulièrement de glaréole à collier*.
glaréolidé; charadriiforme.
Origine et histoire
Le composé perdrix de mer a d’abord été répertorié dans les dictionnaires du 17e siècle (Cotgrave, 1611; Oudin, 1645) comme nom de poisson. Selon L. Lémery, auteur du Traité des aliments (1705), on appelait ainsi la sole en raison de la qualité de sa chair :
Il y a peu de poissons d’un goût aussi exquis, & en même temps aussi salutaire que la Sole. C’est pourquoi elle est appellée par quelques-uns, Perdix marina, Perdrix de mer. Il s’en trouve de differentes grandeurs ou especes.
Source de la citation : Lémery, 1705
L’emploi de perdrix de mer comme nom d’oiseau n’est attesté que depuis le milieu du 18e siècle, alors que le naturaliste M. Brisson (1760) l’introduit dans la nomenclature comme nom technique français des glaréoles correspondant au terme générique latin Glareola. Il semble que ce soit le premier nom français attribué à ce type d’oiseau. Brisson a vraisemblablement adopté perdrix comme base de cette appellation en raison de certaines similarités morphologiques entre les glaréoles et les perdrix, notamment la pointe courbée du bec ainsi que le motif arrondi et bordé de noir qui englobe le cou et le haut de la poitrine chez les espèces les plus communes.
L’appellation sera reprise en 1780 par G.-L. Leclerc de Buffon même si celui-ci ne juge pas le terme français approprié :
C’est très-improprement qu’on a donné le nom de perdrix à cet oiseau de rivage, qui n’a d’autre rapport avec la perdrix qu’une foible ressemblance dans la forme du bec. Ce bec étant en effet assez court, convexe en-dessus, comprimé par les côtés, courbé vers la pointe, ressemble assez au bec de gallinacées; mais la forme du corps et la coupe des plumes, éloignent cet oiseau du genre des gallinacées, & semblent le rapprocher de celui des hirondelles […].
Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1780
Par la suite, l’appellation perdrix de mer va rapidement être abandonnée par les naturalistes au profit du nouveau terme glaréole (forme francisée du générique latin Glareola), que J.-C. Valmont de Bomare avait déjà utilisé en 1775 dans son Dictionnaire raisonné universel d’histoire naturelle.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi, sous perdrix.
- FEW 8 perdix, p. 226b.
- Robert historique (1992).