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perdrix de mer

Genre

féminin

Prononciation

[pɛʀdʀidmɛʀ]

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

(Mi-18e–début 19e siècle) Synonyme de glaréole, et plus particulièrement de glaréole à collier*.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

glaréolidé; charadriiforme.

Origine et histoire

Le composé perdrix de mer a d’abord été répertorié dans les dictionnaires du 17e siècle (Cotgrave, 1611; Oudin, 1645)Cotgrave, Randle (1611). A Dictionarie of the French and English Tongues; Oudin, Antoine (1645). Seconde partie du Trésor des deux langues espagnole et françoise (GoogleLivres, 2020/20/06). comme nom de poisson. Selon L. Lémery, auteur du Traité des aliments (1705)Lémery, Louis (1705). Traité des aliments où l’on trouve par ordre et séparément la différence et le choix qu’on doit faire de chacun d’eux en particulier, seconde édition, p. 397 (GoogleLivres, 2010/12/07)., on appelait ainsi la sole en raison de la qualité de sa chairDéjà au milieu du 16e siècle, P. Belon du Mans écrivait : « quand nous voulons louër quelque viande pour son excellent goust, & principalement le poisson, ou autre chose, nous le disons la Perdris de mer […]. » (1555. L'histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions, & naïfs portraicts retirez du naturel, p. 240) (GoogleLivres, 2022/02/11). :

Il y a peu de poissons d’un goût aussi exquis, & en même temps aussi salutaire que la Sole. C’est pourquoi elle est appellée par quelques-uns, Perdix marina, Perdrix de mer. Il s’en trouve de differentes grandeurs ou especes. 

Source de la citation : Lémery, 1705

L’emploi de perdrix de mer comme nom d’oiseau n’est attesté que depuis le milieu du 18e siècle, alors que le naturaliste M. Brisson (1760)Brisson, Mathurin (1760). Ornithologie ou Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, especes & leurs variétés, tome 5, p. 141 et suivantes (GoogleLivres, 2020/02/07). l’introduit dans la nomenclature comme nom technique français des glaréoles correspondant au terme générique latin Glareola. Il semble que ce soit le premier nom français attribué à ce type d’oiseau. Brisson a vraisemblablement adopté perdrix comme base de cette appellation en raison de certaines similarités morphologiques entre les glaréoles et les perdrix, notamment la pointe courbée du bec ainsi que le motif arrondi et bordé de noir qui englobe le cou et le haut de la poitrine chez les espèces les plus communes.

L’appellation sera reprise en 1780Buffon, Georges-Louis Leclerc de, et coll. (1780). Histoire naturelle des oiseaux, tome 7, p. 542-543 (GoogleLivres, 2020/30/06). par G.-L. Leclerc de Buffon même si celui-ci ne juge pas le terme français approprié :

C’est très-improprement qu’on a donné le nom de perdrix à cet oiseau de rivage, qui n’a d’autre rapport avec la perdrix qu’une foible ressemblance dans la forme du bec. Ce bec étant en effet assez court, convexe en-dessus, comprimé par les côtés, courbé vers la pointe, ressemble assez au bec de gallinacées; mais la forme du corps et la coupe des plumes, éloignent cet oiseau du genre des gallinacées, & semblent le rapprocher de celui des hirondelles […]. 

Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1780

Par la suite, l’appellation perdrix de mer va rapidement être abandonnée par les naturalistes au profit du nouveau terme glaréole (forme francisée du générique latin Glareola), que J.-C. Valmont de Bomare avait déjà utilisé en 1775 dans son Dictionnaire raisonné universel d’histoire naturelleValmont de Bomare, Jacques-Christophe (1768). Dictionnaire raisonné universel d’histoire naturelle, nouvelle édition, tome 3 (biodiversitylibrary.org, 2020/10/05)..

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • TLFi, sous perdrix.
  • FEW 8 perdix, p. 226b.
  • Robert historique (1992).

Note(s)