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proyer

Genre

masculin

Prononciation

[pʀwaje]

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

proyer, bruant proyer* [Emberiza calandra] : grand bruant commun des zones agricoles et des lieux herbeux d’Eurasie, de teinte brunâtre et à gros bec conique.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

embérizidé; passériforme.

Origine et histoire

Ce nom est attesté depuis le 14e siècle sous diverses variantes : d’abord sous la forme praer en anglo-normand au milieu du siècle, puis en moyen français à la fin du siècle sous la forme prayer. La forme actuelle proyer n’est attestée qu’à partir du milieu du 16e siècle et on en relève la première occurrence chez le naturaliste P. Belon du MansBelon du Mans, Pierre (1555). L'Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions, et naïfs portraits retirez du naturel, p. 266-267 (GoogleLivres, 2019/03/07). qui fait encore état d’une forte variation formelle :

Du Proyer, Prier, ou Pruyer. […] Le Pruyer, ou Preyer est oyseau quasi couvert des plumes d’Alouëtte, ou de Linote, excepté qu’il n’a pas tant de blanc le long des ælles. […] Il voit [= vit] dedenz les prez : dont il a gaigné ce nom Francoys Preyer.Avec en marge du texte : « Proyer oyseau passager. » et « Description du Proyer. »

Source de la citation : Belon du Mans, 1555

Comme le signale Belon, à partir de la variante preyer, cette dénomination dérive du mot pré (par l’ajout du suffixe –ier), cette espèce de bruant étant particulièrement commune dans les milieux herbeux. La forme proyer sous laquelle cette dénomination s’est rapidement figée par la suite était trop éloignée du mot de base pour pouvoir en rappeler la motivation. C’est sans doute ce qui explique pourquoi, dans l’Histoire naturelle des oiseaux (1778)Buffon, Georges-Louis Leclerc de, et coll. (1778). Histoire naturelle des oiseaux, tome 4, p. 355-356 (GoogleLivres, 2019/03/08)., P. Guéneau de Montbeillard a inséré le commentaire suivant au début de l’article proyer :

Le proyer. C’est un oiseau de passage, & que l’on voit arriver de bonne heure au printemps : je suis surpris qu’on ne l’ait pas appelé bruant des prés, car il ne s’éloigne guère des prairies dans la belle saison […]. 

Source de la citation : Guéneau de Montbeillard, 1778

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • TLFi
  • FEW 9 pratum, p. 335b.
  • Cabard et Chauvet (2003), p. 382.

Note(s)