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queue-de-vinaigre

Genre

masculin

Prononciation

[kødvinɛgʀ]

Graphie

Aussi écrit sans trait d’union. Dans la terminologie aviaire actuelle, on emploie les traits d’union.

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

(dans la terminologie de l'oisellerie) Nom usuel de l’Astrid queue-de-vinaigre* (astrild à plumage gris perle avec le croupion et la queue d’un rouge foncé) [Glaucestrilda caerulescens (anciennement Estrilda caerulescens)].

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Au 19e siècle, on a parfois donné au Perroquet jaco le nom de (perroquet gris à) queue de vinaigreVoir notamment : Chronique de la Société d’Acclimatation, 6e année, 1880, no 132, p. 59 (bibliothèques.mnhn.fr, 2024/12/17)..

Nom(s) associé(s): synonymes ou quasi-synonymes.

syn. : (voir : astrild queue-de-vinaigre.)

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

estrildidé; passériforme.

Origine et histoire

L’appellation queue(-)de(-)vinaigre est associée à l’Astrild queue-de-vinaigre depuis la seconde moitié du 19e siècle, mais son emploi comme terme spécifique n’est établi dans la nomenclature technique que depuis la seconde moitié du 20e siècleVoir notamment : Richard, Mark Martin (1982), Le multiguide des oiseaux de cage et de volière, adaptation française par Christian Bougerol, p. 127 : « Astrid queue de vinaigre »; Ouellet, Henri et Michel Gosselin (1983). Les noms français des oiseaux d'Amérique du Nord, Syllogeus, no 43, p. 34 : « Astrid queue-de-vinaigre »..

C’est en 1863, dans une revue allemande de FrancfortDer Zoologische Garten, 1863, p. 136 : « Rothschwänziger Bengalift. (Gris bleu à queue de vinaigre.) Estrelda coerulescens. » (GoogleLivres, 2024/12/17). publiant des listes trilingues de noms d’oiseaux (allemand, français et latin) qu’on relève la première attestation du composé queue de vinaigre associé à cette espèce d’astrild, identifiée alors sous le nom complet de gris bleu à queue de vinaigre. Une dizaine d’années plus tardBulletin mensuel de la Société d’acclimatation, 1874, 3e série, tome 1, p. 313 (bibliothèques.mnhn.fr, 2024/12/16)., c’est comme appellation autonome que queue de vinaigre sert à désigner une espèce non précisée d’oiseau de volière dans le Bulletin mensuel de la Société [française] d’acclimatation.

Dans son Catalogue des oiseaux exotiques de volière, publié pour la première fois en 1889Granger, Albert (1889). « Catalogue des oiseaux exotiques de volière », Bulletin de la société d’étude des sciences naturelles de Béziers, p. 18 (GoogleLivres, 2024/12/16)., le naturaliste A. Granger précise clairement le domaine d’emploi de l’appellation ainsi que l’espèce désignée, sans être en mesure toutefois (contrairement à son habitude) de faire la lumière sur la motivation de ce nom « singulier » :

75. – Astrid gris-bleu ou Bengali cendré. – Cette espèce doit son nom à la teinte gris cendré de son plumage; la queue seule est d’un rouge cramoisi, ce qui n’explique pas le singulier nom de Queue de vinaigre, sous lequel le désignent les marchands oiseliersDans une reprise de sa description en 1894, Granger opte pour une autre formulation : « ce qui ne justifie guère le nom vulgaire de Queue de vinaigre sous lequel le désignent les oiseliers » (« Bengalis et sénégalis », Le naturaliste, 1er mai, série 2, no 172, p. 114; GoogleLivres, 2024/12/20). : c’est l’Estrilda cœrulescens (Swains[on]). Elle habite l’Afrique occidentale et est assez commune en Sénégambie […]. 

Source de la citation : Granger, 1889

Compte tenu de la coloration contrastée de l’astrild en cause, on peut facilement présumer que ce nom fait référence au rouge foncé, légèrement bleuté de sa queue, même si on attendrait davantage le mot vin déjà associé à cette couleur (rouge vin, lie-de-vin) que le mot vinaigre. Dans une nouvelle parue dans la Revue britannique en 1881Grasset D’Orcet, Claude-Sosthène (1881). « La Cherlibi, étude d’après nature », Revue britannique, nouvelle série, tome 1, p. 105-106 (gallica.bnf.fr, 2024/12/20)., où il est question d’un perroquet gris à queue pourpre foncé, aussi appelé queue de vinaigre, l’auteur avance, sans ajouter de précision, qu’il s’agit là d’une appellation péjorative :

Telle était, en effet, la nuance de la robe [de cet oiseau], et sa queue, la partie la plus brillante de sa toilette, était d’un pourpre foncé, qui a fait donner, par les oiseliers, à ce genre de perroquets le nom assez méprisant de queue de vinaigre.

Source de la citation : Grasset d’Orcet, 1881

L’origine exacte de l’appellation demeure obscure.

Note(s)