roitelet
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(16e–18e siècle) Nom donné principalement au troglodyte mignon*.
Très petit passereau insectivore de l’hémisphère Nord, commun dans les forêts de conifères, d’aspect rondelet et très actif, dont le plumage est à dominante de vert et de gris, et dont la tête est généralement surmontée d’une tache de couleur vive bordée de noir (jaune chez la femelle, orangée ou rougeâtre chez le mâle).
syn. : (16e–18e siècle) (voir ci-dessous).
régulidé; passériforme.
Origine et histoire
Roitelet est attesté au sens de « petit roi » depuis le 14e siècle (d’abord sous la forme reytelet) et comme nom d’oiseau depuis le 15e siècle. Ce nom dérive, par l’ajout du suffixe diminutif -et, de l’ancien français roitel, qui était lui-même un dérivé diminutif de roi et signifiait déjà « petit roi ».
Chez les premiers naturalistes français (P. Belon du Mans, 1555; M. Brisson, 1760), le terme roitelet est plus directement associé au troglodyte mignon qu’au roitelet lui-même, qu’ils présentent plutôt sous les noms de souci, soulcie ou de poul [= forme ancienne de pou] (Brisson ne mentionnant roitelet hupé [sic] que comme nom vulgaire). Cela semble dû au fait que, chez les naturalistes européens qui les avaient précédés, on n’avait pas toujours clairement distingué ces deux très petits oiseaux de taille et de couleur similaires. La situation sera clarifiée à la fin du 18e siècle dans l’Histoire naturelle des oiseaux (1778), par G.-L. Leclerc de Buffon qui introduira le terme troglodyte et établira le terme roitelet dans sa valeur de référence actuelle. Les extraits suivants sont tirés de l’article troglodyte, de la main de Leclerc de Buffon, et de l’article roitelet, de la main de son collaborateur P. Guéneau de Montbeillard :
Le Troglodyte vulgairement et improprement le Roitelet. […] car c’est par erreur que les Modernes, l’ont appelé roitelet : cette méprise vient de ce que le véritable roitelet, que nous appelons tout aussi improprement poul ou souci-huppé, est aussi petit que le troglodyte.
Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1778
Le Roitelet. C’est ici le vrai Roitelet, comme l’a très bien prouvé M. de Buffon; on auroit toujours dû l’appeler ainsi, & c’est une espèce d’usurpation, fort ancienne à la vérité, que le troglodyte s’étoit approprié ce nom; mais enfin nous le rétablissons aujourd’hui dans ses droits; son titre est évident; il est roi puisque la Nature lui a donné une couronne, & le diminutif ne convient à aucun autre de nos oiseaux d’Europe autant qu’à celui-ci, puisqu’il est le plus petit de tous.
Taxonomie et nomenclature
Dans la nomenclature actuelle, roitelet sert à dénommer les six espèces de passériformes qui sont classées dans le genre Regulus, genre unique de la famille des régulidés.
Dans des noms composés
Espèces communes d’Amérique du Nord :
roitelet à couronne dorée* [Regulus satrapa].
roitelet à couronne rubis* [Regulus calendula].
Espèces d’Eurasie et d’Afrique du Nord communes en Europe :
roitelet triple bandeau*, roitelet à triple bandeau [Regulus ignicapilla].
roitelet huppé* [Regulus regulus]. [syn. : (16e–18e siècle) poul (forme ancienne de pou), soulcie.]
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi
- FEW 10 rex, p. 369b.
- Robert historique (1992).
- Cabard et Chauvet (2003), p. 316.
- Donovan et Ouellet (1993).
- Hageman (2000), p. 146.
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- Birds of the World
- Oiseaux.net