rousserolle, rousserole
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Petit passereau insectivore d’Eurasie et d’Afrique, de type fauvette, à plumage plutôt discret, généralement brunâtre (avec le dessous plus clair et la gorge blanche), et dont plusieurs espèces fréquentent la végétation poussant au bord de l’eau et dans les milieux marécageux.
La plupart des espèces de ce type ont d’abord porté le nom de fauvette.
fauvette (sens large).
acrocéphalidé; sylviidé (désuet); passériforme.
Origine et histoire
C’est dans son Histoire de la nature des oyseaux, en 1555, que P. Belon du Mans nous livre la première description d’une rousserolle (vraisemblablement la rousserolle turdoïde). Il y signale qu’à l’époque, cet oiseau était connu sous deux appellations voisines, rousserole et roucherole, pour chacune desquelles il fournit une explication :
Il n’y a paisant en noz contrees du Maine, & de Touraine, qui ne sçache, que cest Halcyon est nommé en Françoys Rousserole : mais les autres dient Roucherole. Ceux qui prononcent Rousserole, dient à cause de la couleur rousse, ou enfumée : Les autres qui prononcent Roucherole, dient à cause des rouches, ou il se maintient le jour. Rouche en Françoys, est ce qu’on dit en Latin Carecta ["Carex, plante des terrains humides"].
Source de la citation : Belon du Mans, 1555
Ces deux pistes étymologiques, ayant pour base l’adjectif français roux, rousse (faisant référence à la couleur de l’oiseau) d’une part et d’autre part le terme régional rouche (faisant référence à son habitat), sont également recevables à priori, et compte tenu de la parenté des deux formes, il est probable qu’elles se soient croisées. Au 18e siècle, F. Salerne mentionne que le même oiseau était en outre connu sous d’autres noms, dont la paire similaire de roussette et rouchette.
Si les dictionnaires français ont répertorié rousserol(l)e et roucherol(l)e jusqu’au 19e siècle (voir Littré 1863), les naturalistes avaient quant à eux, dès la seconde moitié du 18e siècle, fixé clairement leur choix sur la première forme, généralement orthographiée avec deux l (-erolle). Belon du Mans avait déjà lui-même privilégié rousserole au 16e siècle.
La forme rousserolle, dérivée d’un adjectif de couleur par l’ajout du suffixe -erol(l)e, forme renforcée de -ol(l)e, semble avoir servi de modèle de formation pour d’autres noms de passereaux de type fauvette (rousserolle verderolle; jaunerolle).
Taxonomie et nomenclature
Dans la terminologie actuelle, le générique rousserolle sert à désigner une quarantaine de passériformes de la famille des acrocéphalidés (précédemment des sylviidés), classées dans les genres Acrocephalus et Arundinax (monospécifique).
Dans des noms composés
Espèces largement répandues en Europe :
rousserolle effarvatte* [Acrocephalus scirpaceus], (mi-19e–20e siècle) rousserolle des roseaux : espèce à plumage roussâtre (notamment au niveau du croupion), commune là où abondent les grands roseaux. [voir : effarvatte.] [syn. : fauvette des roseaux (petite), rossignol de rivière.]
rousserolle turdoïde* [Acrocephalus arundinaceus], (19e–20e siècle) grande rousserolle : espèce similaire à la rousserolle effarvatte, mais nettement plus grande (de la taille d’une petite grive). [syn. : fauvette des roseaux (grande).]
rousserolle verderolle* [Acrocephalus palustris], (mi-19e–20e siècle) rousserolle des marais : espèce à dessus olivâtre et dessous blanc jaunâtre, qui fréquente les bosquets humides et marécageux.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi, sous rousserol(l)e et rouche.
- FEW 10 russus, p. 590b; 16 *rusk-, p. 745b.
- Cabard et Chauvet (2003), p. 303.
- Littré, Émile (1863). Le dictionnaire de la langue française (GoogleLivres, 2020/02/15).