tournepierre, tourne-pierre
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Petit oiseau échassier des régions côtières, voisin du bécasseau, d’aspect trapu, à dos sombre et ventre blanc, qui est pourvu d’un bec court et fort, légèrement arqué vers le haut, et qui se nourrit sur le rivage des petits invertébrés qu’il déloge en retournant galets, coquillages et algues.
Employé sans autre spécification, le mot tournepierre désigne généralement le tournepierre à collier.
Au 18e siècle, cet oiseau a d’abord été décrit sous le nom de coulon-chaud. Basée sur le mot coulon, un ancien synonyme de pigeon, cette appellation composée a vraisemblablement été motivée par une analogie de forme entre le tournepierre et le pigeon, mais son explication globale demeure obscure.
scolopacidé; charadriiforme.
Origine et histoire
Cette dénomination est directement issue du calque de turnstone, l’appellation anglaise de ce type d’échassier qui présente le même type de composition (forme conjuguée des verbes to turn/tourner et complément d’objet stone/pierre) et qui fait référence à un trait de comportement typique de cet oiseau.
Compte tenu du passage suivant de l’Histoire naturelle des oiseaux, publié en 1781, on attribue généralement l’introduction en français de ce calque à G.-L. Leclerc de Buffon :
Nous adoptons le nom de tourne-pierre, donné par Catesby, à cet oiseau, qui a l'habitude singulière de retourner les pierres au bord de l'eau, pour trouver dessous les vers et les insectes dont il fait sa nourriture).
Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1781
Or, tourne-pierre sert déjà à traduire turnstone dans la version française, parue en 1751, du traité d’ornithologie du naturaliste britannique G. Edwards publié en 1750.
La contribution originale de Leclerc de Buffon consiste plutôt à avoir adopté tourne-pierre de préférence à l’appellation française coulon-chaud introduite par M. Brisson deux décennies plus tôt.
La forme soudée tournepierre, attestée dès la fin du 18e siècle et courante au 19e siècle, s’est définitivement imposée dans la nomenclature technique au milieu du 20e siècle.
Taxonomie et nomenclature
Le générique tournepierre est étroitement associé au genre Arenaria, qui ne compte que deux espèces limicoles de la famille des scolopacidés.
Dans des noms composés
tournepierre à collier [Arenaria interpres] : espèce nicheuse de la zone arctique, largement répandue, qui est marquée de noir à la tête et sur la poitrine, et dont le manteau estival se teinte de roux.
Dans la nomenclature nord-américaine, cette espèce a successivement été appelée tourne-pierre à poitrine noire (fin 19e–début 20e siècle) et tournepierre roux (seconde moitié du 20e siècle).
tournepierre noir [Arenaria melanocephala] : espèce nord-américaine à dos noir, présente sur la côte du Pacifique.
Références et notes
Source(s) métalinguistique(s)
- TLFi
- FEW 2 columbus, p. 931b.
- Le Robert. Dictionnaire culturel en langue française (2005), sous tourne-pierre.
- Cabard et Chauvet (2003), p. 182.
- Donovan et Ouellet (1993).
Base(s) ornithologique(s) de référence
Date de consultation :
- Avibase
- Birds of the World
- Oiseaux.net