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tournepierre, tourne-pierre

Genre

masculin

Prononciation

[tuʀnəpjɛʀ]

Graphie

Dans la nomenclature ornithologique, la variante non soudée tourne-pierre est désuète.

Pluriel

Des tournepierres ou des tourne-pierres.

Début de l'article

Définition (emploi principal du mot-entrée).

Petit oiseau échassier des régions côtières, voisin du bécasseau, d’aspect trapu, à dos sombre et ventre blanc, qui est pourvu d’un bec court et fort, légèrement arqué vers le haut, et qui se nourrit sur le rivage des petits invertébrés qu’il déloge en retournant galets, coquillages et algues.

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Employé sans autre spécification, le mot tournepierre désigne généralement le tournepierre à collier.

Remarque complémentaire à la définition du mot-entrée.

Au 18e siècleVoir notamment : Brisson, Mathurin (1760). Ornithologie ou Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, especes & leurs variétés, tome 5, p. 132 (GoogleLivres, 2020/11/04)., cet oiseau a d’abord été décrit sous le nom de coulon-chaud. Basée sur le mot coulon, un ancien synonyme de pigeon, cette appellation composée a vraisemblablement été motivée par une analogie de forme entre le tournepierre et le pigeon, mais son explication globale demeure obscure.

Nom(s) associé(s): ensemble d’oiseaux plus large.

scolopacidé; charadriiforme.

Origine et histoire

Cette dénomination est directement issue du calque de turnstone, l’appellation anglaise de ce type d’échassier qui présente le même type de composition (forme conjuguée des verbes to turn/tourner et complément d’objet stone/pierre) et qui fait référence à un trait de comportement typique de cet oiseau.

Compte tenu du passage suivant de l’Histoire naturelle des oiseaux, publié en 1781Buffon, Georges-Louis Leclerc de, et coll. (1781). Histoire naturelle des oiseaux, tome 8, p. 130 et suivantes (GoogleLivres, 2020/11/04)., on attribue généralement l’introduction en français de ce calque à G.-L. Leclerc de Buffon :

Nous adoptons le nom de tourne-pierre, donné par CatesbyDans son traité bilingue d’histoire naturelle nord-américaine publié en 1731, le naturaliste et graveur britannique Mark Catesby avait décrit le tournepierre sous les noms anglais de Turn-Stone ou Sea-Dottrel et sous le nom français d’Alloüette de mer. Voir : The Natural History of Carolina, Florida and the Bahama Islands. Histoire naturelle de la Caroline, la Floride, & les Isles Bahama, tome 1, p. 72 (biodiversitylibrary.org, 2020/11/04)., à cet oiseau, qui a l'habitude singulière de retourner les pierres au bord de l'eau, pour trouver dessous les vers et les insectes dont il fait sa nourriture).

Source de la citation : Leclerc de Buffon, 1781

Or, tourne-pierre sert déjà à traduire turnstone dans la version française, parue en 1751, du traité d’ornithologie du naturaliste britannique G. Edwards publié en 1750Edwards, George (1750). A Natural history of Birds; (1951) Histoire naturelle de divers oiseaux, partie 3, p. 141 (GoogleLivres, 2020/11/03). Dans son traité de 1760, Brisson signale parmi ses références l’ouvrage d’Edwards ainsi que la forme française mentionnée dans la traduction..

La contribution originale de Leclerc de Buffon consiste plutôt à avoir adopté tourne-pierre de préférence à l’appellation française coulon-chaud introduite par M. Brisson deux décennies plus tôtBrisson, Mathurin (1760) (cité plus haut)..

La forme soudée tournepierre, attestée dès la fin du 18e siècleVan der Stegen de Putte, Joseph (1792). Le guide du naturaliste dans les trois règnes de la nature, p. 48 (GoogleLivres, 2020/02/26). et courante au 19e siècle, s’est définitivement imposée dans la nomenclature technique au milieu du 20e siècle.

Taxonomie et nomenclature

Le générique tournepierre est étroitement associé au genre Arenaria, qui ne compte que deux espèces limicoles de la famille des scolopacidés.

Dans des noms composés

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

tournepierre à collier [Arenaria interpres] : espèce nicheuse de la zone arctique, largement répandue, qui est marquée de noir à la tête et sur la poitrine, et dont le manteau estival se teinte de roux.

Remarque complémentaire relative à la sous-entrée.

Dans la nomenclature nord-américaine, cette espèce a successivement été appelée tourne-pierre à poitrine noire (fin 19e–début 20e siècle) et tournepierre roux (seconde moitié du 20e siècle).

Nom(s) composé(s) d’espèce(s) faisant l’objet d’une sous-entrée.

tournepierre noir [Arenaria melanocephala] : espèce nord-américaine à dos noir, présente sur la côte du Pacifique.

Références et notes

Source(s) métalinguistique(s)

  • TLFi
  • FEW 2 columbus, p. 931b.
  • Le Robert. Dictionnaire culturel en langue française (2005), sous tourne-pierre.
  • Cabard et Chauvet (2003), p. 182.
  • Donovan et Ouellet (1993).

Base(s) ornithologique(s) de référence

Date de consultation :

  • Avibase
  • Birds of the World
  • Oiseaux.net

Note(s)